On s’amuse : c’est-à-dire qu’on apprend

Dès que je trouve la formule, j’en suis tellement content que je la répète à trois personnes pendant la soirée ; elles ne sauront jamais que je ne l’ai pas improvisée pour elles. D’habitude, je m’efforce d’être inédit, comme lorsque j’achète des cartes postales : je prends soin de les choisir différentes, bien que leurs destinataires ne …

Que désirez-vous ?

Bien sûr, deux cowboys qui s’aiment d’amour au début du XXᵉ siècle, ça ne va pas être facile, on s’en doute. Alors, en montrant la vérité, rien que la vérité, toute la vérité, on espère quoi ? On apprend quoi ? Et à qui ? Comme tout le monde (je veux dire : comme tous les garçons comme moi), …

Le lecteur a déjà l’image mentale

« Mon histoire, c’est cet acte de piratage : comment ils ont intercepté les communications de l’occupant. Mais pour ça, j’ai besoin de connaître en détail la configuration du pavillon où ils se cachaient, et tout le quartier alentour. » C’est Joachim qui m’explique ça, hier soir à la Maison de la poésie, à propos de Robert Keller …

Notre intimité est politique

Accompagnant l’exposition « Dans les marges, trente ans du fonds Michel Chomarat » à la bibliothèque municipale de Lyon, un catalogue est publié aux éditions Mémoire active sous la direction d’Antoine Idier. Merci à vous, Michel, Antoine, pour votre invitation : je suis fier d’avoir contribué à ce livre (disponible à Lyon à la bibliothèque de la Part-Dieu, …

Ce qu’on espère en littérature, autant qu’en amour

C’est encore une idée de Guillaume. « J’étais parmi les grandes tiges » : ça commence comme ça. Notre narrateur déambule dans les allées du Jardiland en quête d’amour. Non. À la recherche d’une plante grimpante. Mais les deux ne sont pas incompatibles. Il sera accueilli par Blaise, vendeur spécialisé en végétaux d’extérieur. Blaise est terriblement séduisant, bien …

On ne trafique rien de méchant

L’imprimeur me dit, en bon épicier des familles : « Je vous en ai mis un peu plus. » Le tirage officiel, c’est cent exemplaires, et le un peu plus on ne le compte pas : c’est pour la caisse noire, pour les cadeaux, le plaisir d’offrir (joie de recevoir). C’est le quatrième tirage de La lande d’Airou. Les …

Avec ma propre voix et en direct

Quand je fais un truc bête, j’écoute la radio en même temps. Je ne choisis pas un podcast qui me passionne (ça me déconcentrerait), j’écoute plutôt le tout-venant sur France Culture. Ça relève le niveau de la tâche à accomplir : en l’occurrence, un rituel administratif, celui de compter mes sous une fois par mois. Je …

On l’assume ; mieux : on le revendique

Je ne peux pas dire de quoi il s’agit, car c’est une surprise, mais ça se fabrique dans un atelier à côté des Buttes-Chaumont. C’est pour ça qu’on pique-nique là, Guillaume et moi : on doit passer à l’atelier récupérer ces trucs pour les offrir aux souscripteurs de nos Histoires pédées. Le soleil brille sur nous. …

Ce n’était plus de la licence poétique, mais de la myopie

Avant de porter des lunettes, je ne voyais pas flou. Je voyais, c’est tout. Je veux dire : bien sûr que je voyais flou, mais je ne le savais pas. J’avais réussi à abuser les rares médecins scolaires qu’on avait placés sur ma route. Quand ils me demandaient de lire les lettres sur le panneau, je …

Il est question de plaisir, rien d’autre

Au début, l’idée n’était pas de s’embarquer dans un vrai projet d’édition. C’était juste un défi d’écriture. Et puis, surtout, l’envie de faire quelque chose avec Guillaume. Une histoire d’amitié, rien de plus. Et puis Alban est arrivé : un ami de Guillaume. L’amitié, encore. Ensuite, on a embarqué Laurent : on n’était pas vraiment amis, on …