On fait des calculs. Pour mieux comprendre. Appréhender. Du verbe prendre : exercer une préhension sur. Comme si on était capables de saisir des objets pareils ! Immenses. Mais grands comment, grands comme quoi ? Par exemple, on dit : « Il y a vingt-cinq étages pour monter chez Luke, ça fait soixante mètres peut-être, disons soixante-quinze, …
Archives de l’étiquette : le voyage
Par quels détours
Ça commence par une nuit. Savez-vous qu’il existe à Paris des imprimeries de nuit, comme ailleurs des pharmacies de garde ? On a réuni sur une clé USB les images qui deviendront bientôt une ode au voisin d’en face : composition sur ready-made pour célébrer l’envers et l’endroit. Est-ce qu’il nous voit par sa fenêtre, lorsque nous …
Y passer le même temps encore
Gênes est un monde, quelque part entre Marseille et Naples. Je ne connais pas Marseille. Je suis allé à Naples, un peu. Gênes est encore autre chose. Je m’y perds. Je n’ai pas le plan en tête. L’hôtel où je suis descendu (je ne parle pas de « descendre à l’hôtel », comme les élégants, mais de …
On a eu chaud
Le sable sous les pieds est carrément pénible. Je regarde, curieux : ma peau a rougi. Je craignais les brûlures d’en-haut (pas un seul nuage en vue), mais je n’avais pas pensé à celles du dessous. Il y a deux jours, au kiosque d’informations touristiques de Ravenne, aux trois ragazze et au ragazzo (le sourire …
Il y a des gens là-haut
On pourrait dire, par facilité : « coupés du monde ». Mais le monde, c’est aussi la pierre, les brins verts qui en émergent parfois, les parois humides qui s’élèvent à mille mètres au dessus de nos têtes et scintillent au premier rayon. Le monde, c’est aussi la neige qu’il faut fouler, alors que j’aurais préféré ne …
Nous sommes l’horizon désirable
Je m’inquiète pour J.-E. qui doit rester sans moi ce soir et les jours suivants. Non pas qu’il soit incapable de vivre sans moi (nous savons nous séparer quelques nuits, voire une semaine, afin de varier les manières de s’aimer, à distance ou tout proches, depuis dix-huit ans), mais il s’agit d’une soirée spéciale. Nous …
Quelle version est la bonne ?
Alors c’est à nouveau Nantes. Les étapes d’une dérive bourrée d’émotions qui ne s’émoussent pas, au contraire, puisque je les réactive à chaque passage. La mémoire ne s’impose pas magiquement, je l’enfle et la travaille. Inutile de répéter ici dans quels lieux je me reconnais : le parcours est presque identique, mais jamais tout à fait. …
Le cœur a bon dos
« T’inquiète, je te dirai si ça ne va pas. » Il sait que je ne fais pas semblant. On peut tout se dire. On n’hésite pas, ni lui ni moi. Alors il est attentionné, prévenant, mais pas inquiet. Il conduit avec souplesse et je supporte le roulis. Mon estomac tient la route. Pourquoi dit-on « mal au …
Choisir entre la vitesse et la lenteur
D’habitude, Nantes est une escale. Non, ce n’est pas vrai ; je suis déjà venu à Nantes sans aller au-delà ; deux fois ; il n’y a donc pas d’habitude. C’est plutôt un rituel. Avec Axel, j’ose le mot « pèlerinage ». Il regrette de me quitter pour travailler, au lieu de passer avec moi ces deux dernières heures de …
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Et ça ruisselle en cascade
Deux jours de pluie dans un pays où, d’habitude, les gens viennent chercher le soleil en hiver. La première fois, déjà, il avait plu et B. s’en était excusé, comme s’il y était pour quelque chose : j’étais venu un hiver, aussi, il y a huit ans je crois, l’ami m’avait prêté son appartement et, …