Dimanche soir, je dis à J.-E. : « La surprise était complètement loupée, mais le cadeau était trop bien. » La tradition de ces week-ends mystères a commencé il y a mille ans, il est même très possible que ce soit moi qui l’ai lancée, dès notre deuxième été : puisque l’anniversaire de J.-E. tombe un jour férié, il …
Archives de l’étiquette : l’amour
C’est la vraie vie, puisque c’est la nôtre
En sortant du film, on propose à Solène un café dans la rue Champollion. On lui dit : « C’est le repaire des cinéphiles » à cause des trois cinémas en enfilade sur le trottoir impair. Ici, des jeunes gens se pressent pour voir des vieux classiques en noir et blanc. L’image d’Épinal s’incruste. Lorsque je vais à …
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À l’échelle de mes petits bras
Dans l’appartement de Victor Hugo, je dis à Pierre : « Tiens, je le connais, lui, Tony Robert-Fleury, il est dans mon roman » — dans mon roman qui n’est pas encore un livre, mais bon, il sait de quoi je parle puisque je lui ai lu le manuscrit. Il y a plusieurs allusions au grand Totor dans …
Notre habitude n’est pas un fossile
Je commence à maîtriser la première partie du chapitre — il n’y a pourtant pas de chapitres dans Terminus provisoire, plutôt des séquences qui se succèdent dans une alternance de romain et d’italique, et même un troisième niveau de lecture composé dans un corps inférieur avec des marges supérieures (c’est une idée de Thierry) — …
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De plusieurs sources différentes, en grande quantité et pendant longtemps
Je fais des lignes, comme à l’école quand on était punis, vous vous souvenez ? Ça n’était pas désagréable, tant que la quantité restait raisonnable, cent lignes par exemple. Limite, j’y prenais du plaisir. En cours de calligraphie à l’école Estienne, pareil, ça m’amusait pendant quelques heures. Puis je saturais. Mais là-bas, j’étais censé être passionné, …
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Les jumeaux ne sont pas des clones
Je tente des équivalences formelles. À Bourges, puisque ça dure trois jours, il me faut trois façons différentes d’aborder le récit. Pour commencer il y a le corps (je pars toujours du corps). Ensuite on bifurque. Le premier jour, nous visitons une expo sur le sport (on n’y échappe pas), alors je dis : « Choisissez un …
Encore en douceur
C’est le jour, et pourtant je pense à nos nuits : pourquoi me manquent-elles déjà ? Serrer son corps contre le mien, ne plus parler ni penser, s’abandonner. M’abandonne-t-il ? Toujours j’ai aimé marcher dans la ville, parler au café avec lui. Mais déjà il manque la nuit. Elle me manquera. Nous marchons dans la ville, nous parlons …
Habiter cette case « autre »
Je lui dis qu’il va me manquer. Il n’est pourtant pas encore parti. J’anticipe. Il me dit quelque chose de joli. J’appelle ça une déclaration. Pour moi, entre les lignes, c’en est une. Il précise : « parce que je suis pudique. » Il sait être explicite autrement que par les mots. Il agit. Il fonce. Il est …
On s’amuse : c’est-à-dire qu’on apprend
Dès que je trouve la formule, j’en suis tellement content que je la répète à trois personnes pendant la soirée ; elles ne sauront jamais que je ne l’ai pas improvisée pour elles. D’habitude, je m’efforce d’être inédit, comme lorsque j’achète des cartes postales : je prends soin de les choisir différentes, bien que leurs destinataires ne …
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Aux quatre côtés de la table ronde
Je commence par une réponse vague, un peu mondaine, ridicule : « En pleine forme. » Je dis ridicule parce que ce constat est valable si je m’observe de très loin (ma vie dans les grandes lignes me passionne), certes, mais la vérité est plus nuancée si je m’attache au détail de ces derniers jours : « Pour être plus …