Synchronisé avec les mouvements de ma tête

Ça fait toc-toc quand je bouge la tête. Je ne m’en aperçois pas. Je suis à fond dans mon truc. Absorbé. Je n’oublie pas de regarder les gens (ils ont l’air intéressés), mais je n’écoute pas, moi, le bruit que je fais. J’ai mes livres étalés sur la table et je pioche dedans les citations …

On s’est manqués

Le journal me manque. Même le journal privé, celui que personne ne lit : normalement je le soigne, pour mon seul usage ; ces dernières semaines je le bâcle. Chaque journée résumée en trois lignes factuelles. J’enchaîne cinq ou six entrées à la suite, en rattrapage. Pas le temps. Quant à ce blog : friche …

C’est l’effet que cette nuit me fait

C’est un jour que j’aime, que j’attends, que je me débrouille pour ne pas rater, que je note des mois en avance, où je n’aurais pas idée de partir en vacances, d’accepter une invitation. Il fait beaucoup trop chaud, mais on y va. La question ne se pose pas. Il paraît qu’on est un demi-million. …

Je me doute (et j’espère) que ces relations existent

Ça se passe dans une « friche », dit Olivier pendant sa conférence. Olivier est un personnage de fiction qui ressemble à mon ami Olivier : il joue un professeur parachuté dans cet endroit impossible, totalement inadapté, impropre à accueillir sa conférence sur « la rencontre littéraire ». Il s’agit d’une mise en abîme ironique, car des rencontres se produisent, …

Impossible d’y mettre fin

« Tu nous a ramené ton frère jumeau ? » Évidemment, c’est une boutade, puisque T. est l’oncle de Pierre et qu’il sait depuis vingt-neuf ans que Pierre n’a pas de jumeau. Mais ça me fait plaisir. D’abord parce que c’est agréable de ressembler à son ami, même si ce n’est pas vrai qu’on se ressemble. Mais surtout …

Elle est peut-être une utopie

Il n’est pas nécessaire de poser le mot exact sur chaque chose. Notre réalité ne coïncide pas toujours avec tel concept ou avec tel autre (alternative binaire) ; nous ne sommes parfois ni l’un ni l’autre ; il arrive même que nous soyons l’un et l’autre, moitié-moitié, ou bien que nous nous reconnaissions dans deux mots sans …

« Pédale, pédale ! » est mon alibi et mon salut

Nous marchons sur une route sans ombre, il fait trop chaud. C’est une piste en forme de cercle aplati, un peu comme les cirques antiques. Aux deux extrémités, la bande asphaltée se relève comme dans un vélodrome ; pour favoriser la vitesse, j’imagine. C’est la piste d’essai des automobiles Fiat sur le toit de l’usine, au …

De nouvelles étoiles entrent dans la danse

Même quand on n’y connaît rien (et moi je n’y connais rien), on ne peut pas ne pas y prendre du plaisir. Ce qu’on nous montre (ce qu’on nous fait entendre), c’est le top du top : toutes les personnes qui ont œuvré à ce spectacle sont réputées les meilleures dans leur art. Les danseurs, les …

Un élan que vous n’arrêterez pas

Je marche avec J.-E. en bord de Seine comme si c’était l’été. Le soleil nous dore la truffe. Pleine face. Et puis on remonte en ville. Quelque part sur un boulevard, un teckel conduit un Vélib. C’est ce qu’il croit, le petit chéri, ses oreilles écartées à droite ou à gauche pour signaler qu’il va …

Deux fois deux ne font pas quatre

J’habite sur une presqu’île et j’attends à la gare quelqu’un que j’aime, alors j’ai pensé que ce serait une bonne idée de lire ce livre : un homme habite sur une presqu’île et attend l’arrivée d’Irmgard. « Irmgard était dans le train maintenant, et ce vacarme réglé, ferraillant et fidèle, auquel il la confiait le rassurait : elle …