Baptiste nous rapporte une conversation qu’il vient d’avoir au téléphone : M. est sorti dans le bar gay de cette ville où ils habitaient l’année dernière (pourtant l’une des plus grandes du pays) et il y avait onze types, tandis qu’à mon anniversaire, la même soirée, nous étions quatorze, dont douze pédés. Un de plus, donc, …
Archives de l’étiquette : la famille
Mon radar ne fonctionnait pas du tout
Aujourd’hui c’est mon anniversaire et le premier ministre est plus jeune que moi. J’ai vingt ans de plus que mes élèves. Et c’est à eux que je pense, bizarrement, quand j’apprends la nomination de ce type, d’apparence insipide et pourtant si malfaisant (le costume propret de ces néo-réactionnaires qui se prétendent cool) : je ne pense …
Continuer la lecture « Mon radar ne fonctionnait pas du tout »
Voir ces choses qu’ils ont vues
Un jeune homme, plus jeune que moi, vingt-neuf ans dans un mois ou deux, c’est l’été 83, il apparaît dans un fondu bleu, peut-être un filtre, plus probablement la lumière du matin, un bleu pâle sur les murs, sur le canapé qui devrait être blanc, et sa peau aussi, il est presque nu, il est …
Alors que personne ne nous le demande
On croirait qu’un thème « orange » a été décidé, et pourtant non. Ça s’est fait comme ça. Juline a préparé un velouté de potimarrons, un curry de butternuts et patates douces, un gâteau de pain d’épices à la crème d’oranges. Et nous, on a apporté des clémentines et des kumquats. Quand elle nous a demandé : « Vous …
Continuer la lecture « Alors que personne ne nous le demande »
Grâce à lui le bambino reste au sec
Celui avec les pieds dans l’eau, qui porte le bambino sur ses épaules, c’est Christophe, mais je dis « Cristoforo » parce que je m’adresse à J. dans notre sabir bricolé : je commence une phrase en anglais puis, par paresse ou incompétence, je la termine en français ; et je lui parle italien par jeu, ou …
Continuer la lecture « Grâce à lui le bambino reste au sec »
Un roman de plus sur la terre
J’attendais plus de ce livre. À tout moment, j’espérais que ça décolle ou que ça bifurque, je croyais que l’écriture fluide, agréable, m’emmènerait dans une direction insoupçonnée, qu’elle ne se suffirait pas en soi. Je suis déçu, car je n’étais pas le lecteur naïf : j’étais comme aux prises avec un outil de travail. Je comparais …
On m’a fait grandir ainsi
« Tu ne marches pas, tu sautilles. Tu gambades. Je ne te demande pas si tu vas bien : ça se voit. » Il a raison (j’ai rendez-vous avec L. dans le quartier de l’Horloge, on ira boire un café juste après, il remarque mon chapeau et dit que je soigne mon style, il ne se moque pas, …
C’est inventer un rituel
Je ne souhaite pas « Bonnes fêtes » aux gens que je ne connais pas assez pour savoir, avec certitude, qu’ils ont prévu de faire la fête prochainement. Je dis sans scrupule « Bonne journée » à de parfaits inconnus, car je suis sûr que tout le monde devra passer ladite journée, tant bien que mal, quelle que soit …
Ça pourrait durer « presque » toujours
C’est le village d’après ou le village d’entre-deux, le village jusqu’où l’on ne va pas, quand on fait la promenade rituelle à Montal (on pousse jusqu’à Saint-Jean-Lespinasse pour voir l’autre côté du château en descendant, mais le bourg d’après on n’y entre pas), ou bien c’est le village qu’on traverse quand on fait la promenade …
Continuer la lecture « Ça pourrait durer « presque » toujours »
Il y a une histoire de trains dans la vie de Jules
Je m’intéresse aux frères et sœurs de Jules. C’est le principe de mon plan en spirale : je veux cerner le bonhomme, littéralement. Décrire des cercles autour de lui. Décrire son cercle intime : sa famille, ses amis, les gens qu’il a connus. Jules est la pièce du puzzle à laquelle toutes les autres s’accrochent. Retrouver les …
Continuer la lecture « Il y a une histoire de trains dans la vie de Jules »