Avant d’atteindre la butte promise

Nous avons vécu dans un endroit beau. Aujourd’hui aussi, c’est beau, mais moins, ou différemment. Il ne s’agit pas de beauté absolue, rue de la Roquette. Notre cour est agréable parce que bien entretenue, ombragée par de hautes feuilles, parcourue par des chats : l’architecture pauvre et fonctionnelle d’un faubourg du XVIIIe s’est parée, au XXIe …

Tous ces riens admirables (le luxe)

« Car il me manquera / Mon élément plastique / Plastique tique tique… » Quelqu’un chante ça, dans la cour. Hier matin, quelqu’un gueulait : « Tous les matins tu nous fais chier, gros con, à huit heures tu nous réveilles, connard. » La prière était adressée au banquier qui se rêvait maître du monde, et qui s’est abattu sur …

Des voies obliques et imprévues

Si on veut tout savoir sur Montauban, on ne s’adressera pas à moi. Je n’écrirai pas son histoire, maison par maison. Quand bien même le ferais-je, on serait déçu. J’avais acheté L’île Saint-Louis, rue par rue, maison par maison de Jacques Hillairet (je suis fan) quand j’habitais ladite île. J’avais été déçu. Ce livre est …

Je suis pittoresque

Elle m’a pris en photo. Carrément. Parce que la cour où j’habite est jolie et qu’elle photographiait la cour, et que, moi, j’étais au milieu de cette cour, sortant de mon escalier. J’étais juste en face d’elle et elle m’a pris en photo, oui. Déjà qu’ils ne disent jamais bonjour, les touristes de ma cour …

Les mondes réels

« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide ». Moi, la première fois que j’ai lu Aurélien (dont ceci est le début), j’habitais sur l’île Saint-Louis et j’avais trouvé amusant de faire connaissance avec ce voisin illustre qui n’existait pas, mais qui, d’un coup, pouvait se retrouver dans mon décor à moi, dans mon monde …

Prendre le bus (je me souviens de Noirmoutier et de Fontenay-sous-Bois)

J’ai acheté quelque chose d’absurde au vide-grenier. Comme si ma valise n’était pas déjà assez lourde, à cause des bouquins. Mais, j’aime les panneaux, les plaques de rue, quand les lettrages sont beaux. Et là, franchement, c’est beau.

Une expression, une impression

Curieux, cette impression (cette expression) : être embrumé. Brumeux. Avoir un nuage coincé dans la tête, derrière les yeux. J’aurais tendance à utiliser cette image (qui est assez fidèle à la sensation que j’éprouve) aussi bien pour définir mon état présent (je traîne un petit rhume qui ralentit un peu mes neurones) que pour parler de …