Jeudi 1er janvier 2004

Je regarde ma montre pour connaître la date. Depuis Noël, j’ai ma nouvelle montre. Qu’elle est belle.

Le 24 à midi, on a ouvert nos cadeaux avec maman et Juline. J’ai eu ma montre, des BD, quelques bricoles. De la part de Juline, une petite tortue en pierre ou je ne sais quoi, c’est joli. Maman a eu plein de cadeaux de Juline, j’avais seulement participé de quinze euros pour les gants, c’est tout… Heureusement, je lui avais fait une petite carte. Le soir, on a été chez G*. C’était bien. J’ai eu des sous et le dernier Astérix. Et, de F*, un beau portefeuille et soixante euros… ça me gêne. J’ai été gâté, alors qu’on se connaît à peine.

Pendant les vacances, comme d’habitude, je n’ai rien fait d’intéressant. J’ai lu mes BD, j’en ai achetées d’autres. J’ai dessiné. En ce moment, j’ai plein d’idées pour Les vacances de Torink : à la plage, il lui arrive des trucs. Sur une demi-planche, il récite du Baudelaire : « Homme libre, toujours tu chériras la mer… » Pour la suite, j’ai envie de lui inventer un cousin breton, Kertorinec ou Kertorinc’h, quelque chose comme ça. Il passera les vacances chez lui.

Le lundi 22, je suis allé chez S*, on a causé, c’était bien. Mercredi, Noël. Samedi, cinéma avec maman. Dimanche, Benoît est venu. Voilà.

Mon anniversaire est dans neuf jours. Je sais ce que je veux. À la Fnac, j’ai vu une palette graphique. Je vais m’éclater avec ça. Je ne sais pas comment ça marche, mais on verra bien.

Juline m’a trouvé On fera avec de Larcenet pour Noël. Hier à Saint-Germain, je me suis acheté les deux tomes des Cosmonautes du futur. J’ai déjà lu le premier hier soir.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no1 (« Journal, 14 août 2003 – 15 juillet 2004 »), j’ai quinze et seize ans.

Vendredi 19 décembre 2003

Je viens de lire « Le voyage », un poème des Fleurs du mal. C’est beau. Et tellement catégorique. Il faut en avoir vu, des choses, pour écrire ça. Tout le monde n’est pas Baudelaire. Ce doit être terrible d’être poète maudit, un génie torturé. La classe. Pouvoir exprimer des émotions avec des mots si justes et si précis. Et en plus, ça rime.

Non, vraiment, je crois que je préférerais ne pas être un poète tourmenté : alcoolique ou fumeur d’opium, fou, etc. Baudelaire a fini paralysé dans un hôpital. Verlaine a tiré sur Rimbaud, il a fait de la prison. Rimbaud est devenu trafiquant d’armes et il est mort avec une jambe en moins à cause de la gangrène. Il y en a plein, des exemples. Des gens bizarres, hors du commun, des génies. Vaut-il mieux être un génie, ou un type en bonne santé ?

Le poème dont je parlais tout à l’heure, je le connais par cœur parce qu’il est cité dans Théodore Poussin.


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Jeudi 18 décembre 2003

Depuis hier, je suis bizarre. En rentrant du lycée, S* me demande si, par hasard, je ne serais pas intéressé par sortir avec elle. Vite, je démens : « Non, non, pas du tout ! » Alors, elle est rassurée. Elle me dit que c’est W* qui lui a soufflé cette idée. Bizarre… Il me connaît pourtant bien…

Ensuite, elle me dit que, elle, elle est intéressée par un gars. « Un gars qu’on voit souvent. » Merde ! W*. Ça alors. Et moi qui ne voyais rien… Quel nul. C’est vrai qu’ils se lancent toujours des vannes, des allusions, mais je pensais que c’était du second degré. En fait, chacun essayait de faire comprendre à l’autre ce qu’il ressentait. Je suis vraiment un nul, je n’ai rien vu.

Hier après-midi, ils se sont déclarés. Et aujourd’hui, ils sont passés à l’acte. Enfin, je veux dire, c’est officiel : ils se sont embrassés. Parce que c’est ça qui est terrible : je suis au courant de tout. S* me fait le rapport. Mais c’est gênant, cette situation. Hier, elle me demandait conseil : « Comment faire ? » Là, Elle vient de m’appeler pour me dire ce qui s’était passé. Et moi, je suis quoi, dans cette histoire ? Rien, justement. Avant, on était tout le temps ensemble, tous les trois. Et maintenant ? Je vais faire quoi, moi ? Ils vont vouloir être seuls. Je devrais être content pour eux, mais cette situation m’emmerde, au contraire. Je serais content si elle trouvait un mec, et lui une fille, mais eux ensemble, non ! Mon amie avec mon ami, c’est gênant. Je ne suis pas jaloux, pas du tout. Je suis simplement inquiet pour la suite. Avec qui vais-je manger le midi ? S’ils sont ensemble, ça va me faire bizarre.


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Dimanche 14 décembre 2003

Peut-être que cette date restera célèbre. Aujourd’hui, les Ricains ont arrêté Saddam Hussein. C’était terrible de le voir à la télé : fatigué, sale, avec une longue barbe, se soumettant résigné aux examens médicaux. Il a été trouvé dans une cave où il avait à peine la place de s’allonger. Un pauvre type. Marrant, quand même… La plupart du temps, ces types-là restent impunis et dorment tranquillement la nuit.

Aujourd’hui et hier, j’ai travaillé sur le projet de plaquette de présentation pour ****. Il fallait dessiner un paquebot avec plein de personnages représentant les membres de l’association : c’est là que je ne suis pas satisfait du résultat. Je devais aussi dessiner la terre avec, au-dessus, une lueur circulaire d’où tombent des chiffres, comme dans Matrix. Ça, je m’en suis bien sorti. J’ai envoyé des aperçus à C* qui doit me donner son avis.

Dans dix jours, Noël. Je ne sais pas encore comment ça va se passer. G* à appelé ce soir. Apparemment, il se pourrait qu’on aille chez lui le 24 au soir, mais alors, pas possible d’inviter papy le lendemain. Comment faire ? C’est trop facile, ça. Pendant plusieurs années, on est resté tous les trois, puis juste avec papy et mamie, et maintenant ils veulent revenir avec nous ? Parce qu’ils n’ont pas trouvé mieux ? Ce n’est pas juste, mais on est obligés d’accepter. C’est ça, ou ne jamais se voir. C’est bizarre, la famille : il y a des gens qui en font partie et que je ne connais pas. Ce n’est pas parce qu’on est de la même famille qu’on doit aimer les gens, mais moi, je ne peux même pas dire que je ne les aime pas, puisque je ne les connais pas. Je connais papy, mamie, G* et compagnie. J*, un peu. R* et M* depuis peu de temps. Je ne connais plus F*. Je n’ai jamais connu C* ni ses enfants, mes cousins. Je ne connais pas mes cousins B*, G*, S* et leurs enfants. Si on compte, il y en a plus que je ne connais pas que le contraire.

Ça me fait rigoler quand S* me dit qu’elle voit ses deux paires de grands-parents plusieurs fois par semaine. Pareil pour ses oncles, tantes, cousins probablement. La grande famille unie. Mais, par-derrière, ça doit bien balancer, comme dans toutes les familles.

Bref, Noël approche… Vendredi, j’ai été seul à Saint-Germain pour chercher un cadeau pour Juline. J’ai fait neuf boutiques (j’ai compté) et finalement je lui ai pris un cadre. J’espère que ça va lui plaire et qu’elle trouver un endroit où le mettre… Je lui ai aussi acheté une petite connerie, un crayon avec un cheval marrant au bout. C’est mercredi qu’on a été, maman et moi, choisir ma montre à Carrefour. Une belle Swatch.


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Mardi 2 décembre 2003

Hier, c’était mon conseil de classe. J’ai eu les félicitations, comme d’hab’. J’ai 15,7 de moyenne générale. Heureusement, S* a 16. Je n’aime pas être le premier. C’est pourtant ce qui m’arrive le plus souvent.

J’ai travaillé activement au site du groupe d’Arnaud, dit Fabio. C’est du métal, de la musique un peu dingue, moi je m’en fous, c’est pour rendre service, pour faire plaisir. Et surtout pour m’amuser. C’est un copain de Juline. Elle doit dessiner la pochette du futur disque, elle lui a parlé de moi.

Sur MSN, j’ai parlé à Benoît. Il est poète, en ce moment. Déprimé aussi, peut-être. Il est un peu bizarre. Mais tant mieux : quelqu’un de normal, ça n’a aucun intérêt. Là, j’exagère : c’est pas un extraterrestre non plus. Je trouve quand même qu’il n’est pas comme tout le monde. Benoît m’a dit qu’il commençait un journal, « comme les filles ». Il l’a dit vite fait, comme ça. C’est marrant. Moi aussi, j’aime bien écrire. Même si ça n’a aucun intérêt. Je m’en fous. Je pourrais essayer d’écrire bien, de faire de belles phrases. Il faudrait penser à la postérité. Quand je serai célèbre (avant ma mort, j’espère), on publiera ce carnet.

C’est vrai : j’aimerais bien être célèbre. Non, sérieusement : mon rêve serait de vivre grâce à ma passion. Faire de la BD. Je vois à cela deux avantages : faire ce que j’aime toute la journée ; être payé pour le faire.

J’avais envoyé un sommaire à Spirou quand j’avais quatorze ans et quelques mois. Refusé, bien sûr. Je m’étais dit : « À seize ans, je recommence », mais ils ont supprimé la rubrique.

Mandryka ne m’a pas répondu. Cela fait une semaine : délai tout à fait raisonnable, certes, mais je me demande si j’ai bien fait de lui réécrire. Arthur, qui est dans ma classe, m’a prêté un album du Concombre dédicacé par lui, une édition originale. La classe. Bon, j’ai déjà l’album (merci papa), mais c’était sympa de sa part de me l’apporter. Bien que je n’aie pas l’impression qu’il accorde une grande importance à ce trésor… Le monde est injuste (et ceci n’est qu’un exemple de l’injustice du monde : il y en a des pires).


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Jeudi 26 novembre 2003

Finalement, je ne sais pas si je vais continuer Voyage au bout de la nuit. J’aime le style, tout ça, mais on arrive dans un passage dans l’Afrique coloniale, alors, bien sûr, on a droit à des commentaires détestables… En fait, je n’en sais rien. Je n’ai lu que deux cent pages, je dis n’importe quoi.

Hier, j’ai regardé La vie est belle, enregistré la veille. J’étais tout bouleversé. Je l’avais déjà vu une fois et demie.

Dans un mois, c’est Noël. Je sais ce que je veux : une montre. J’en ai une, mais je ne l’aime pas. C’est une montre Adidas avec un bracelet en plastique. J’en veux une nouvelle, une belle, bracelet métallique et tout. Je veux aussi quelques bouquins : des BD et des livres sur la BD.

Avant-hier, j’ai répondu à Mandryka. Je ne sais pas si j’ai bien fait.


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Dimanche 23 novembre 2003

Jeudi, donc, on a été à Guise. Quatre heures pour l’aller, quatre heures sur place, quatre heures pour le retour. Le car est passé par tous les bleds. Pour tuer le temps, au retour, on a eu droit à un navet américain avec Mel Gibson et à un film japonais intello auquel je n’ai rien compris.

Le familistère, c’était intéressant. Par contre, l’usine, c’était assez bizarre. On avait l’impression d’être au zoo. On regardait les ouvriers bosser. La guide nous faisait les commentaires : « Surtout ne pas donner à manger aux animaux. » Déjà qu’ils font un boulot de con, huit heures par jour, dans le bruit, la chaleur, du mal à respirer… Si en plus il y a des touristes qui viennent les emmerder, tu parles d’un travail ! Et ils sont payés le SMIC pour ça. C’était très gênant. En plus, ils fabriquent des cuisinières en fonte qui seront vendues cinq mille euros.

Vendredi, un truc exceptionnel m’est arrivé, mais il faut que je revienne un peu en arrière. Le vendredi d’avant, sur le site Internet du Concombre masqué, j’ai écrit un mail à Mandryka. Je lui ai dit que j’aimais ce qu’il faisait, tout ça. Eh bien, il m’a répondu. À moi. Personnellement. Il m’a dit qu’il avait été voir mon site, qu’il avait bien aimé Torink. Il répond à ma question à propos du Vésinet dans La dimension Poznave et me dit que les albums du Concombre vont être réédités. Je pense que je vais lui répondre, mais j’attends un peu. Je ne voudrais pas qu’il pense que je vais abuser. Je réfléchis.

Hier, j’ai commencé Voyage au bout de la nuit de Céline. J’en suis à la page 80.


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Lundi 17 novembre 2003

Je suis malade. Je n’ai pas été au lycée. S* m’a appelé ce midi et m’a dit qu’il y avait dix absents dans la classe. Juline me dit qu’ils ne sont que quinze présents dans la sienne… Une épidémie ?


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Dimanche 16 novembre 2003

Je ne me sens pas bien, J’espère que ce n’est pas la grippe.

Heureusement que c’est aujourd’hui que ça m’arrive, et pas hier, parce qu’hier je suis sorti, pour une fois. J’ai été au cinéma à 19 heures avec S* et W* voir Matrix Revolutions. C’était cool. C’est vrai que c’est un peu gros, un peu long, mais j’ai vu ce que j’étais venu voir. Tant pis si on ne comprend rien et qu’il faut y réfléchir une semaine pour penser approcher la vérité.

Là, sur mon bureau, il y a une copie double pour faire mon exercice de français, mais je ne veux pas le faire. Je ne suis pas concentré. Je ne me sens pas bien.


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Dimanche 9 novembre 2003

C’est horrible. Il y a des jours, comme ça, on ne trouve rien à dire. Rien. Pendant le repas, il peut y avoir plusieurs minutes de silence à la suite. On fouille dans sa tête. « Qu’est-ce que je pourrais bien dire ? » On trouve un truc. On le dit. L’autre répond : « Oui », « Mhmm » ou « J’sais pas » et, voilà, ça a duré dix secondes. C’est reparti pour trois minutes de silence. C’est insupportable. Par exemple, ce soir, il y a eu dix mots d’échangés. Et j’ai l’impression d’être le seul à faire des efforts.

Pourtant, j’aurais pu parler. C’était une bonne journée, aujourd’hui. Je suis allé au cinoche avec maman : pendant le trajet, même angoisse. Heureusement, la radio comble les vides. On peut toujours faire semblant de ne rien dire parce qu’on écoute attentivement. On a été voir Les sentiments, un très bon film, drôle, émouvant, tout ça.

Dimanche dernier, je m’emmerdais profondément, comme d’habitude. Je me suis souvenu : « À la cave, on a des trucs super que je pourrais remonter. » Papa avait tendance à tout garder : des journaux et magazines comme BD, Charlie, Hara-Kiri… J’y ai trouvé Le trombone illustré il y a quelque temps. Prétextant d’aller ranger à la cave l’aquarium de Juline (j’espère d’ailleurs n’avoir rien cassé, je n’ai pas été très délicat), j’ai dit à maman que j’allais voir si je ne trouverais pas BD (elle ne connaît pas, bien sûr). Elle m’a regardé bizarrement : « À la cave ? Drôle d’idée… C’est si urgent ? » Et j’y suis allé.

C’est formidable, BD. Dans le même carton, il y a les Charlie Hebdo de l’époque de la candidature de Coluche aux présidentielles. Il y a aussi Hara-Kiri mensuel, mais ça n’a pas grand intérêt, je trouve. Et L’Écho des savanes deuxième série, carrément nul, avec que du cul dedans.

Sur Internet, Benoît a créé un forum pour les gens de sa classe et ses copains. J’y participe activement, J’aime bien.

Mais, entre mes BD et mon ordinateur, je ne fais rien. Je ne sors jamais. Normalement à quinze ans, bientôt seize, on sort tout le temps avec des copains. Ben moi, non. Suis-je normal ? En plus, à cet âge, on sort avec des copains… et des copines. Moi, j’ai jamais eu de copine. Je dois être un extraterrestre. Il y en a d’autres dans mon cas, mais, eux, leur problème, c’est qu’ils n’ont jamais réussi. Moi, j’ai jamais essayé. Par ce que je n’ai jamais été attiré par personne.

Le jeudi 20 novembre nous allons, avec la classe, visitez le familistère et l’usine Godin. Ça coûte seize euros cinquante et c’est obligatoire. Je trouve cela scandaleux, je l’ai d’ailleurs dit à la prof. Elle s’en fout. Payant ou pas, elle ne voit pas où est le problème. Le problème, c’est que je n’ai pas envie de payer seize euros cinquante pour partir à 7 h 30 en car, dans un trou perdu au fin fond de l’Aisne, pour visiter une usine de poêles.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no1 (« Journal, 14 août 2003 – 15 juillet 2004 »), j’ai quinze et seize ans.