Dimanche 29 mai 2005

J’ai regardé un documentaire d’une heure sur Franquin. On voyait Gotlib, Delporte, Jannin. C’est rare qu’on parle de bande dessinée à la télévision. Je sais que c’est d’une banalité consternante de le dire, mais Franquin était génial. Ce que je préfère (même si j’adore Gaston), ce sont les Idées noires. Et puis, j’ai la chance de posséder tous les numéros du Trombone illustré (sauf le dernier) dont il dessinait les titres, qui sont chacun une petite merveille.

J’ai profité d’Internet, qui remarche après trois semaines de panne. Internet, c’est censé simplifier la vie, pas la compliquer. C’est fou comme ça peut être chiant quand ça marche pas, ce machin.

J’ai sélectionné les vingt-six mots de mon abécédaire. Vous savez, ma BD : un mot par lettre. J’ai été implacable. D’une rigueur scientifique. Je n’ai pas choisi les mots dans le Larousse, mais dans un dictionnaire pour enfants. Il y a moins de mots, et je ne risque pas de tomber sur « polychlorobiphényle » ou « xanthrophycée », qui seraient galère pour trouver un scénario. Et puis, dans ce dictionnaire pour enfants, ils ont retiré les mots sexuels : ce n’est pas que je sois puritain, mais je ne me sens pas capable de faire une page de BD sur « orgasme » ou « cunnilingus ».

Ma méthode scientifique, la voici : je prends l’exemple du P. Je vois que la lettre P occupe les pages 602 à 656 (je dis ça au hasard, pour expliquer). Je demande à ma calculatrice (le modèle perfectionné) de générer un nombre aléatoire entre 602 et 256, en tapant « (656-602)×rand+602 ». Elle me sort : 627,94312, etc. J’ouvre donc la page 627 et je prends le 9e mot (première décimale du nombre aléatoire) et ça donne : « pittoresque ». Et ainsi pour les vingt-six lettres.

Au final, j’ai une chouette liste. Les mots qui me plaisent le plus sont : bestiole, causette, frémissant, utopique, waters. Ourler et irriter seront plus difficiles. Le plus rigolo, c’est kibboutz. Je vais avoir du mal à l’exploiter, mais je suis obligé, c’est le jeu.

La liste est établie, mais je m’interdis de réfléchir aux scénarios maintenant. « Passe ton bac d’abord », comme dirait l’autre.

plus tard

Zut. Juline avait un cadeau pour maman. Du coup, je me suis trouvé tout con. Elle a toujours le chic pour trouver des idées chouettes, alors que moi je suis nul pour ça. C’est une boîte de thé (maman aime les belles boîtes) et des sucres d’orge. C’est super. Moi, je n’y aurais jamais pensé.

plus tard

Ni maman, ni Juline n’ont été voter. Je suis déçu. De la part de Juline, je ne suis pas surpris : elle ne s’intéresse pas à ces choses, elle ne s’est pas préoccupé de la question. Par contre, maman s’y est intéressé. Elle a hésité, elle a oscillé entre « oui » et « non ». Plus souvent « non » que « oui ». Elle n’a pas réussi à être suffisamment sûre d’elle pour prendre la responsabilité de voter. Moi, j’aurais bien aimé y aller, mais je n’en avais pas le droit !


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no4 (À la découverte de la vie normale, 13 avril – 6 juin 2005), j’ai dix-sept ans.

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