C’est la fin des vacances. C’étaient de bonnes vacances. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Je ne me suis pas ennuyé. J’ai vu les gens que je voulais voir. J’ai fait des choses intéressantes. Je n’ai pas déprimé. Je peux donc envisager la rentrée sereinement. Chaque chose en son temps : les vacances, c’était bien, alors maintenant le lycée. Au contraire, les fois où je me suis fait chier, je n’ai pas envie de retourner en cours. Ça paraît paradoxal, mais ça ne l’est pas : puisque je n’ai rien fait de mes vacances, pourquoi déjà les arrêter ?
Je me suis ennuyé seulement pendant ces trois derniers jours, et encore : à petites doses. C’était un ennui choisi, en quelque sorte, car j’aurais pu faire des choses : dessiner Anatole et les trois ours, lire Le voyage à motocyclette, finir mon devoir de maths… J’ai préféré me laisser aller. Vendredi, j’étais seul à la maison. J’ai passé du temps sur Internet. J’ai envoyé deux Riri le Clown à B*. Hier, rien de spécial. Aujourd’hui, j’ai fini d’écrire ma lettre de motivation pour Duperré. Le dossier est bouclé, je l’envoie demain.
J’ai vu Les égarés de Téchiné, avec Emmanuelle Béart… et surtout… Gaspard Ulliel.

Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no3 (Finalement, c’est comme tout, on s’y habitue, 19 janvier – 15 mars 2005), j’ai dix-sept ans.