Lundi 22 août 2005

On est rentrés à la maison hier, après avoir passé une nuit à Nuits. Ce qu’il y a de chouette avec les vacances, c’est qu’on est ravis de partir de chez soi et, après, on est ravis de rentrer chez soi. Ça fait du bien de retrouver ma chambre, mon lit, mon univers, mes habitudes. J’ai passé une bonne nuit, je me suis levé tard (10 heures).

On avait une belle pile de courrier qui nous attendait. En particulier, mes cadeaux Ferraille (mais pas encore le magazine). Les gens de chez Ferraille sont des fous furieux, au sens noble du terme. Tout ce qu’ils m’ont envoyé est génial : les catalogues « Supermarché Ferraille », une BD didactique sur les huiles Méroll (friture et moteur), des cartes postales, des autocollants… et ma carte d’adhérent (no770) au Requins Marteaux Football Club. N’importe quoi ! J’adore.

Hier, maman a acheté le livre sur le Caravage avec Le Monde. J’ai commencé à le lire. Cet après-midi, j’ai vu L’été meurtrier, un film de Jean Becker d’après le roman de Sébastien Japrisot. J’avais commencé à lire le roman en novembre ou décembre dernier, puis je l’avais laissé tomber à la moitié, par flemme ou manque de temps, alors qu’il me plaisait… Ça m’arrive parfois. De la même manière, j’ai arrêté le Voyage au bout de la nuit à deux cent pages.

J’ai relié ce matin mon deuxième exemplaire de B*. Il est moins réussi que le précédent, alors ce sera le mien (le plus bel exemplaire des deux est réservé au plus beaux de nous deux).

Sur MSN, B* était connecté. Son statut était « en ligne », le mien aussi… Il ne s’est pas manifesté. Moi non plus.

Il faut que je voie B* ! Où, quand, comment ? J’ai peur, j’angoisse, je suis excité, c’est terrible. Que faire ? Je ne sais même pas s’il a envie de me voir. Sur la question « rester amis ou couper les ponts », j’hésite encore. Normalement, la réponse se trouve à deux… mais lui, il reste passif, il ne dit rien, je ne sais pas ce qu’il pense. Pourquoi devrais-je prendre seul cette décision ? C’est absurde ! Être ami avec quelqu’un, ça se fait à deux…

Le mystère, la réserve, c’est très séduisant au début… Mais le mutisme total ? Ça devrait être rédhibitoire ! Quelqu’un de normal aurait déjà fui depuis longtemps… alors, moi, pourquoi je m’accroche ? Comme je le lui ai écrit un jour (le 17 juin) : « Je ne cherche plus la logique, car toutes les pensées que j’ai envers toi sont de l’ordre de l’irrationnel. »

Je me suis encore aventuré sur le site Internet consacré à l’œuvre de Fabrice Neaud. J’y ai lu quelques pages de ses carnets : son journal direct, au jour le jour, sur le vif. Ce type me sidère. Le temps qu’il consacre à son travail est incroyable, car la pratique du journal est très prenante, et le sien est si bien dessiné, si bien écrit, qu’il doit lui prendre un temps fou. Puis, ces pages sont refondues, modifiées, triées, redessinées pour devenir la matière du Journal tel qu’il est publié, plusieurs années après les faits rapportés.

Je n’ai reçu aucune lettre ni carte postale pendant mes vacances. J’étais déçu. Puis je me suis rendu compte que c’était normal, car : S* m’a déjà écrit deux fois en juillet ; Benoît n’est pas parti en vacances ; B* n’écrit jamais (remember cet échange de l’année dernière, moi lui demandant de m’écrire une carte postale : « Si tu es un ami, ne me demande pas une chose pareille ! ») ; Adeline aurait pu, c’est vrai, mais moi-même je ne lui ai pas écrit, et on compte se voir bientôt ; M*, j’aurais cru (tant pis) ; Amandine me surprend, car elle m’avait demandé mon adresse en disant : « Je t’écrirai une carte du Portugal. »

Jeudi (jusqu’à samedi), nous allons à Goudelancourt. Je n’en ai pas envie, mais c’est important pour faire plaisir à papy. Nous ne l’avons pas beaucoup vu, ces derniers temps : un peu au mariage de G*, mais c’est tout. Même à Noël on ne s’est pas vus. Pas depuis l’été dernier, en fait. Ce que je vais dire est très cruel, ça me choque moi-même, mais c’est la vérité : ça ne m’a pas manqué de ne pas le voir. Il en va de même avec le reste de la famille : je ne saurais pas dire, de moi-même, combien de temps s’est écoulé depuis que j’ai vu untel ou unetelle. Cela peut faire six mois, un an, deux ans que je n’ai pas vu telle personne de ma famille : ces durées ne signifient pas grand-chose pour moi. Et puis, c’est un cercle vicieux : je connais peu ces personnes, donc je ne suis pas impatient de les voir. Mais, moins je les vois, moins je les connais, donc il m’importe encore moins de les voir. Et ainsi de suite. Le cruel mécanisme des relations familiales distendues… L’exception, ce serait R* et M*. J’apprécie ces personnes en tant que personnes, pas seulement comme des membres de ma famille… puisque je ne les connaissais pas il y a encore trois ans !

On va donc rendre visite à papy. Nous nous forçons, en espérant y trouver du plaisir quand nous y serons. Il est vrai qu’on s’ennuie, là-bas, mais il est agréable de voir papy, et de passer deux ou trois jours dans cette vieille maison où j’ai passé tellement de temps quand j’étais petit. Et puis, je me sers à moi-même cette leçon qu’on connaît tous : « les grands-parents ne sont pas éternels », « vas-y pour lui faire plaisir », « tu le regretteras plus tard », etc.

Pendant ces trois jours, je n’aurai qu’à travailler ! Hop ! Bosser sur Régis et Lucien… et écrire le prochain Bou et Gie : Juline a vingt ans le 13 septembre prochain.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no6 (intitulé Mieux dans mes baskets, mieux dans ma vie, 3 août – 25 novembre 2005), j’ai dix-sept ans.

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