Je tiens bon : je suis en plein travail. Je me rattrape, car je n’ai pas fait grand-chose hier. Je suis allé à Saint-Germain avec maman, et c’est plus long quand j’y vais avec elle : on s’arrête dans des boutiques, on traîne… J’ai passé ma commande du Journal.
J’ai commencé L’étranger de Camus, ça me plaît beaucoup. C’est Camille qui me l’a conseillé. Elle a bien fait, car je n’aurais pas eu cette idée seul : j’avais moyennement aimé La peste.
Cette nuit, j’ai rêvé que j’étais à la bibliothèque du Vésinet. Une femme avait l’air paumée. Elle voulait que je l’aide à choisir une bande dessinée. J’ai essayé de faire de mon mieux : je lui ai conseillé Le combat ordinaire, mais ils n’avaient que le tome 2.
Un autre rêve. Assez semblable à celui d’hier. J’étais au lycée. Il y avait B*. Je l’évitais. Quand je me trouvais avec lui, ce n’était pas seul à seul : il y avait d’autres personnes. Je ne lui disais pas la chose importante, je faisais comme si de rien n’était ; et je lui en voulais d’avoir la même attitude. Puisqu’il sait que je dois lui parler, pourquoi ne me sollicite-t-il pas, pour me faire parler ?
C’est l’obsession. Je pense à lui tout le temps. Ce qui est terrible : je me fais des films, je vis des histoires très agréables, mais je sais qu’elles ne se réaliseront pas.
Plus tard
Ouf ! J’ai cru que j’allais devenir fou. C’était géographie intensive. Je ne sais pas tout, mais je crois que j’ai l’essentiel. Il faut encore que je révise l’éco (facile) et surtout la spé : plus difficile, car je n’ai jamais relu mes cours. Rassurez-vous : je me suis permis des pauses.
B*… ! Quand il n’est pas là et que je pense à lui, je suis heureux. Je m’imagine avec lui. C’est magnifique, tout est beau. Je suis heureux, et je suis sûr que ça se voit. Parce que quand je pense à lui, je souris. C’est quasi-automatique. Même en écrivant ces mots, ici, je souris. Ça me rend tout excité, joyeux. Mais ça, c’est seulement quand il n’est pas là… En sa présence, c’est tout le contraire : un désespoir accablant me prend. Ça aussi, je suis sûr que ça se voit. Il me rendra fou (ne le suis-je pas déjà ?)
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no5 (intitulé B*, 8 juin – 1er août 2005), j’ai dix-sept ans.
Le sourire de l’auteur enamouré contaminant le lecteur attendri…