Vendredi 10 mars 2006

Il y avait Vincent dans le train, ce matin. Ça faisait longtemps. Je sens qu’il m’évite. Mais le truc amusant, c’est que je n’en ai plus rien à faire : sa présence ne m’émeut plus.

Contrôle de physique. Puis à 10h30, je n’ai plus cours : je reprends quatre heures plus tard. Je travaille à la bibliothèque pour le contrôle d’histoire de l’art de la semaine prochaine. Mais je ne pense qu’à une chose : à 11h30, j’irai m’installer à la table d’É*.

Quand j’arrive à la cantine, il est bien là… mais il est au beau milieu d’une tablée de douze. Il est donc inutile que je me joigne à eux, car ce n’est pas avec lui que je pourrai parler ! Déception… Je m’installe seul. Je choisis une place devant lui, mais en lui tournant le dos. Puis, je me ravise : je change de côté. Nous sommes donc face à face… J’ai un peu peur de son regard… parce que je sais qu’il me regarde : à part sa grande tablée, il n’y a quasiment que moi dans la salle. Cheida arrive et s’installe avec moi. Je suis soulagé, en quelque sorte.

Il mange vite et part avant les autres. Il va au BDE. Quand j’ai fini de déjeuner à mon tour, je vais au BDE aussi, espérant que j’oserai… Mais je n’ose pas. Je m’en veux tellement ! Pourquoi être aussi timide ? C’est ridicule.

Quand il monte en cours, je quitte le BDE. Je vais chez Créa. Il pleut. « I was alone in the rain, there were clouds in my brain. »

Après deux heures d’auto-flagellation, je vais en cours d’infographie. Mais j’ai le cafard et, en plus, je tombe de sommeil, et ça se voit.

Quand je dis à Coline et Morgane que « j’ai mangé seul, je n’ai pas osé me joindre à une tablée qui me paraissait si sympathique », elles de demandent : « ah oui, il est comment ? » Suis-je donc si transparent ? Je leur réponds seulement qu’il est mieux que *** et que je le leur présenterai bientôt, car « je ne vais pas tarder à le connaître ».

Avant, je pensais : « À Duperré, il n’y a que des filles ; au moins, ce n’est pas cette année que je me prendrai la tête pour un mec. » Tu parles.

En cours, J* passe de la musique. Quand Françoise Hardy chante, elle chante avec elle : « Oui mais moi / Je vais seule / car personne ne m’aime » et ça me rend triste, parce que c’est tellement injuste. Elle, elle a son Olivier ; C* son Pierre, M* son Michael, Camille son ***, l’autre Camille son *** (surtout) : toutes, elles m’agacent.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no7 (intitulé Vincent, Alexandre, Édouard et les autres, 29 novembre 2005 – 18 mars 2006), j’ai dix-sept et dix-huit ans.

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