Mercredi 18 mai 2005

Ouf ! Je vais mieux. Hier aussi, c’était la déprime. Alors, quand je suis rentré à la maison, le soir, j’ai décidé de ne pas me laisser abattre. Il fallait conjurer le mauvais sort. Programme : je me suis fait plaisir (je le dis avec pudeur mais vous avez compris). J’ai goûté. J’ai tapé deux-trois chapitres de La fin du monde sur l’ordinateur. J’ai dessiné deux pages d’un Riri le Clown « trash » pour me défouler (un Riri rien que pour moi). Le soir, j’ai vu un film (Les enfants du marais, même si je l’avais déjà vu). Puis, dodo. J’ai réussi à penser à d’autres choses, donc. Et zou : je vais mieux.

Ce matin, contrôle de maths, comme toutes les semaines (le prof prend ses habitudes). Puis, une heure d’éco sur la mondialisation, qui a suscité un débat animé entre le prof, Arnaud, Jérôme, Camille et moi. Sur l’altermondialisme, l’écologie, le nucléaire, la croissance et la décroissance (Arnaud est un grand défenseur de la décroissance, et j’avoue trouver l’idée séduisante moi aussi).

Adeline m’a montré des photos qu’un ami à elle, peintre, a faites de ses toiles. Il peint des choses fascinantes. Techniquement, c’est impressionnant, certes, mais c’est surtout un style que j’aime. C’est surréaliste. C’est dingue de voir une telle maîtrise chez un jeune de dix-sept ans. Il a déjà un monde personnel très construit, très abouti.

Cet après-midi, j’ai profité d’Internet, parce que ça marchait enfin, après deux semaines où ça refusait obstinément de se connecter. M’énerve, quand c’est comme ça.

J’ai l’impression qu’on est plus proches, avec M* : on a plus de choses à se dire. C’est marrant. Je suis persuadé que ça a un rapport avec le fait que je lui ai parlé de mes préférences amoureuses… J’en suis convaincu : faire des confidences, c’est très bon pour se faire des amis. Tu témoignes ta confiance, donc tu flattes l’autre. Ça rapproche. Et puis, surtout, ça me fait du bien à moi.

Je crois que je ne vais pas renouveler mon abonnement à Spirou. C’est dommage, mais il y a tellement de choses qui m’intéressent, il faut faire des choix. Je garde Fluide, mais je sacrifie Spirou. Peut-être qu’à la place je pourrai m’abonner au Psikopat ou à Ferraille. Ou aux deux.

Samedi, on va au mariage de G* (ma cousine : la fille de R* et M*) avec T*. Ce soir, avec maman, on va faire les magasins pour être bien habillés. Je mettrai ma chemise blanche Levi’s. J’aurais voulu porter mon jean noir avec, mais maman trouve qu’il est un peu « passé ». Elle veut je je m’en trouve un autre. Et j’aimerais bien une veste, ce serait classe. Ça me plairait, mais ce qui m’embête c’est que je ne sais pas si, ensuite, je la remettrai.

Demain, je passe le bac de sport. Athlétisme : trois fois cinq cents mètres. C’est très désagréable, croyez-moi. Mais c’est vite passé. Le plus embêtant, c’est que ça me fait rater mon cours de philo, mon préféré ! C’était toujours comme ça. Déjà, au premier trimestre, l’épreuve de sport est tombée pendant la philo. Et l’oral d’espagnol : pendant la philo. Le concours pour Duperré : m’a fait rater la philo. Pourquoi ça ne se passe jamais pendant les maths ?

J’ai regardé un peu le DVD qui est avec le Studio de ce mois-ci. Un extrait sur James Dean. Je n’ai jamais vu ses films. Mais il a quelque chose de passionnant. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de lui comme d’un mythe : je suis comme tout le monde, je me fais avoir. Samedi, à l’Univers du livre, j’ai feuilleté deux bouquins sur lui. Surtout des photos. C’est le genre de type que j’aime : il n’est pas d’une beauté plastique, banale ; c’est plutôt dans son air, dans son regard, dans ses cheveux ébouriffés que ça se passe. Même avec ses lunettes. J’ai cherché une photo à dessiner, mais il n’y en a qu’une dans Studio, trop petite. Pas exploitable.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no4 (À la découverte de la vie normale, 13 avril – 6 juin 2005), j’ai dix-sept ans.

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