Mercredi 15 juin 2005

J’ai eu beaucoup de mal à m’endormir. Je me suis couché vers 23 heures (après avoir revu L’auberge espagnole) et j’ai tourné dans mon lit pendant deux heures sans trouver le sommeil. Je pensais à B*, mais aussi au bac et à des tas de trucs. En plus, il faisait très chaud.

Je ne sais pas pourquoi j’étais surexcité ce matin, euphorique. Une pêche ! J’ai choisi le sujet d’histoire sur « l’Europe dans la Guerre froide » et, en géo, « l’Asie orientale ». Ça ne m’a pas semblé difficile. À la sortie, j’ai causé quelques minutes avec Benoît, pour la première fois depuis des siècles. Quand tout le monde est sorti, on a été manger, S*, B*, M* et moi. J’ai attendu de voir si B* se déciderait à me parler… et il ne l’a pas fait. Rien de surprenant : c’est parce qu’il est « intimidé » par moi, ha ha ! À la fin, alors que j’étais avec S* et lui, S* a dit : « Bon, je vous laisse, je vais rentrer. » C’était un traquenard pour nous laisser seuls. Pas question ! J’ai dit : « Je rentre avec toi », et on a quitté B*. S* m’a un peu engueulé. Elle ne me comprend pas. Moi non plus.

Jeudi dernier, je m’en voulais à mort, j’étais au bord du suicide. Là, c’est différent. Je vais bien. Ce n’est pas que « je n’ai pas réussi à lui parler », mais que « j’ai décidé de ne pas lui parler » : ça change tout. En plus, il fait un temps pourri, il flotte. J’aurais voulu qu’il fasse beau pour rester dehors avec lui, à discuter. Demain peut-être. On aura trois heures à tuer entre l’épreuve du matin (maths) et celle de l’après-midi (anglais).

Au moment de se séparer, S* m’a proposé de venir chez elle. On a regardé Les invasions barbares. J’ai beaucoup aimé. Elle, moins.

Quand je suis rentré, j’ai vu que j’avais reçu Spirou, alors que mon abonnement est terminé. Ils m’envoient un numéro de la dernière chance pour me convaincre de me réabonner. Puis, j’ai révisé : vingt minutes pour les maths, et autant pour l’anglais.

Je me suis connecté à Internet. J’ai vu que B* était présent sur MSN (il est quasiment branché en permanence). Je ne lui ai pas parlé (même ici, je l’évite), mais j’ai vu qu’il avait changé son pseudo. C’était le même que d’habitude (« saispas »), mais il avait ajouté quelque chose ensuite : « soupir ». Ça m’a surpris. Ça m’a paru triste. D’un coup, je me suis senti inquiet, et triste moi-même. Pourquoi ce soupir ? J’ai réfléchi. Un soupir, ça n’est pas forcément négatif. Ça peut être un soupir de soulagement, par exemple… Mais pourquoi ? Je ne le lui ai pas demandé. Je m’inquiète pour lui, toujours.

Plus tard

À 16 heures, j’avais rendez-vous à la poste avec maman pour ouvrir un compte Jeune, avec une carte de retrait. À la maison, j’ai lu mon contrat en détail. J’ai appris que ma carte était assurée contre la perte et le vol, sauf « en cas de guerre civile ou étrangère, de risque atomique, d’émeute, de rixe ou d’acte terroriste (si l’assuré (c’est moi) y prend une part active). » Ça m’a fait rigoler. En cas de guerre atomique, je crois que j’aurai autre chose à foutre que de réclamer une assurance pour ma carte de retrait.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no5 (intitulé B*, 8 juin – 1er août 2005), j’ai dix-sept ans.

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