Je me souviens de la traversée de la Seine, puis de la côte, puis des quatre ou cinq volées de marches pour arriver à Saint-Germain.
Je me souviens de la maison de la presse, fermée, puis transformée en boutique de fringues.
Je me souviens de la viennoise au chocolat, que je préférais à tout autre goûter car c’était le plus gros.
Je me souviens des carreaux bleus sur la façade de l’hôpital où ma mère disait que j’étais né.
Je me souviens de l’Univers du livre.
Je me souviens du nom « Soubise » prononcé par d’autres lycéens, et du prix effarant des consommations à la terrasse dudit.
Je me souviens des BD d’occasion achetées à la Marque jaune pour trente-cinq francs, puis, l’année d’après, pour cinq euros trente-cinq.
Je me souviens de la file d’attente du cinéma qui gênait les gens qui entraient et sortaient du café.
Je me souviens des briques rouges peintes en trompe-l’œil sur les murs du château.
Je me souviens de la Dame de Brassempouy.
Je me souviens des panneaux qui indiquaient deux directions opposées : « Poissy » et « Pologne ».
Je me souviens de ce texte écrit il y a quelques années et que je publie ici : « Le domaine ».

Je suis venu ce samedi à Saint-Germain-en-Laye avec N. et M., qui ont l’âge auquel j’aimais venir, moi aussi, à Saint-Germain-en-Laye. À cet âge, cette parenthèse pendant laquelle les week-ends à Paris de l’enfance n’existaient plus, juste avant que ma vie parisienne de jeune homme ne commence. La parenthèse pendant laquelle Saint-Germain-en-Laye, pour moi, c’était la ville.
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