J’avais fait ce pari, c’était mon projet de résidence : à partir d’un lieu, faire naître une histoire. Révéler celles que le lieu contient déjà. Dans les ateliers d’écriture, j’expliquais même ceci : étant donné un lieu (le point de départ), c’est l’écriture qui va déclencher l’histoire (en rappelant les souvenirs ; en inventant une fiction).
Ç’aurait pu rester un discours théorique, une posture littéraire. Mais, j’aime bien dire (et ressentir) que « la littérature et la vie, c’est la même chose ». Alors, sur moi-même, voilà ce qui s’est passé : étant donné un lieu (Luçon), c’est l’écriture (ce blog) qui a déclenché des histoires. Des rencontres (les lecteurs, parmi lesquels François Bon, que je ne connaissais pas encore et qui s’est dit : « Tiens, ce gars-là se promène dans mon pays natal »), des souvenirs (du côté de François), un peu d’imaginaire (de mon côté, car j’aime bien jouer le rôle, ici, du naïf ravi, du débarqué de Paris découvrant les joies de la campagne).
J’ai réuni les billets parus sur ce blog au printemps, j’ai ajouté des bribes de conversation entre François et moi, entre les pages. François a écrit un texte intitulé « Venelles du temps », parce que les venelles sont ces chemins, ces ruelles étroites qui serpentent entre les maisons. Et qu’il s’agit, par l’écriture, de se faufiler dans les interstices (des lieux et de la mémoire). D’explorer le paysage avec des mots – d’où cette composition de couverture, là : le titre court sur la départementale entre Luçon et Beugné-l’Abbé, celle qui relie les deux maisons où j’ai résidé.
On est en train de peaufiner. Ce sera imprimé bientôt. Imprimé à Luçon, d’ailleurs : ce sera un livre made in Luçon, oui oui (pardon pour l’anglicisme : je ne parle pas encore la langue du Bas-Poitou). On le découvrira en octobre, quand je retournerai là-bas et que François passera quelques jours avec moi.
très contente que ce soit » la rétro » de ton passage à Luçon et environs – nous nous étions vus à la médiathèque…. Bon dimanche