Je n’ai pas envie d’écrire ce qui s’est passé hier. Je résume donc.
Moi. — La dernière fois, c’est moi qui avais quelque chose à te dire. Toi, tu ne m’as rien dit. J’aurais voulu que tu me dises une chose que tu n’as pas pris la peine de me dire, tellement ça te semblait évident. Je voudrais que tu le dises quand même, c’est important pour moi.
Lui. — Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
Moi. — Que je n’ai rien à espérer.
Lui. — Alors voilà : tu n’as rien à espérer. C’est tout ?
Moi. — C’est tout.
On a parlé de choses et d’autres pendant une heure et demie (terrasse du Soubise). Il m’a parlé un peu de lui, enfin. Je vous raconterai ça plus tard, sûrement (sur M* notamment).
L’orage menaçait. On a décidé de rentrer, je l’ai accompagné en RER sur une station.
J’ai eu ce que je voulais.
Je suis triste, pourtant.
Pourquoi ai-je été me foutre dans une embrouille pareille ? Pourquoi suis-je tombé amoureux du mec le plus hétéro du monde ?
Il était encore plus beau que d’habitude. Le soleil lui va bien.
Je suis nul.
Je n’arrive pas à me concentrer sur autre chose. Il faut que je l’oublie, maintenant.
J’ai les larmes aux yeux, d’écrire ça.
Je n’aurais pas cru être triste : je savais déjà tout ce qu’il me dirait !
J’ai vu Adeline ce matin. Je lui ai raconté. Puis j’ai déjeuné avec S* (elle, à cause de l’orage, n’a pas eu son rendez-vous).
Rentré à la maison, j’ai voulu me remonter le moral. J’ai regardé un film des Marx Brothers. J’ai rigolé une heure. À présent, je dessine C (« Causette »). Hier, c’était E (« Étamine »). Mais je n’arrive pas à me concentrer.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no5 (intitulé B*, 8 juin – 1er août 2005), j’ai dix-sept ans.