Mercredi à 14 heures, c’est le bac de français, l’oral. Maman m’accompagnera. Je viens juste de finir ma dernière fiche, sur le dernier texte, c’est-à-dire le chapitre XXX de Candide. C’est chiant. Je ne suis pas motivé pour bosser. Mais ça va, je les connais plutôt bien, mes textes. Et Juline m’aide : elle me fait réviser. C’est sympa. Moi-même, je l’avais aidée pour ses propres révisions. Mais elle, c’est moins sûr qu’elle ait réussi ses épreuves… Je pense qu’elle aura son bac quand même.
Demain, on fait la brocante. Il devrait faire beau, mais la météo change tout le temps d’avis… Aujourd’hui, temps vraiment pourri : flotte, flotte, flotte. On doit arriver tôt pour tout installer : à 7 heures. J’espère qu’on vendra bien. J’espère aussi que je trouverai des merveilles à acheter. Du point de vue financier, je suis à sec. J’ai même dû emprunter dix euros à maman. Mais je devrais gagner un peu de thune demain. Au pire, j’en retire à la Caisse d’épargne. Je dépense pas mal en ce moment. Samedi dernier, à la brocante du Pecq, j’ai acheté quatre Or Série Fluide pour trois euros cinquante (ouah l’autre, des centimes ! le gars aurait pu me les laisser pour trois, quand même !), puis La vie passionnée de Thérèse d’Avila de Bretécher pour un euro. Et enfin, un gros bouquin sur l’histoire de la BD. La fille en demandait vingt-trois euros, je l’ai eu pour douze cinquante (oui, « cinquante », et je lui ai refilé les centimes du premier gars). Dimanche, j’ai été voir Poids léger au cinéma avec S* : hop, encore cinq euros de moins. Pendant la semaine aussi, j’ai pas mal dépensé. Mardi, à la grande Maison de la presse du Vésinet (elle est géniale), parce que ma presse habituelle, au rond-point, était fermée. J’ai acheté Charlie Hebdo. Depuis trois, quatre semaines, j’aime bien l’acheter. Ils me font bien marrer. Et puis, Bandes Dessinées Magazine, c’est nouveau, c’est cool, c’est très focalisé sur les auteurs. Par contre, c’est cher (presque six euros), mais ça va, puisque c’est un bimestriel. Je vais m’abonner à Fluide, j’ai reçu une offre intéressante. J’aimais bien l’acheter à la presse, mais ça me fera faire des économies.
Dimanche, aux élections européennes : 57 % d’abstention. Quel foutage de gueule. On dit que les gens ne s’y intéressent pas, mais ce n’est pas étonnant : les journalistes s’en foutent. À peine si les chaînes de télé ont organisé des soirées électorales. Et celles qui l’ont fait (sur le service public) ont coupé la parole aux invités pour commenter les résultats du foot… Bon, d’accord, la France a gagné un match de l’Euro, mais ce n’est quand même pas plus important que des élections ! La démocratie, tout le monde s’en fout.
La gauche a gagné, en France, mais Raffarin reste. Tous les ministres restent, tels quels. Et tout le monde s’en fout.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no1 (« Journal, 14 août 2003 – 15 juillet 2004 »), j’ai quinze et seize ans.