Mercredi 1er février 2006

Cette nuit : un rêve que j’aurais aimé faire durer plus longtemps. Il me semble que cela se passe dans une soirée organisée par la bande de copains-copines de la classe. Je suis un peu à l’écart, avec L*. Nous sommes isolés. Nous sommes debout l’un près de l’autre, nous nous tournons autour, nous discutons, nous rions… de plus en plus près l’un de l’autre. Nos corps s’approchent tellement, et nos visages se frôlent : je sens qu’à cet instant tout est possible. Le geste que j’ose alors ne me demande pas un effort considérable (je suis surpris moi-même de la facilité avec laquelle je l’ose) : je lui donne un petit baiser fugitif, qui se change très naturellement en un baiser bien plus intense et profond — sans que je sois capable de dire qui, de nous deux, dans ce tourbillon, en prend l’initiative. La sensation de ce baiser est fabuleuse, très tendre. Elle m’emplit d’une chaleur, d’une énergie et d’une insouciance que je ne me connais pas. Je sens, en cet instant, que tout est possible : nous pourrions rester longtemps ensemble si le rêve se prolongeait. Peut-être aurions-nous fait l’amour. Il en avait autant envie que moi. Mais notre baiser devait rester une parenthèse fugitive, un moment d’intimité volé au milieu de la fête, et de nos amis dans la pièce d’à côté.

Je me demande comment il est possible d’éprouver en rêve des sensations que je n’ai jamais connues dans la réalité. Il me semblait que, pour produire un rêve, le cerveau ne faisait que recycler des souvenirs, des idées, des sensations déjà éprouvées, pour les assembler autrement. Mais la sensation de ce baiser était totalement inédite pour moi. Comme une sensation de synthèse ; créée ex nihilo par mon esprit.

Plus tard, dans un autre rêve, j’ai eu droit à une apparition de Florian. Il était « technicien de surface » dans un supermarché et il déclarait « aimer son métier ».

Ces dernières pages sont écrites dans le RER, c’est pourquoi mon écriture tremble. Sur ma journée d’aujourd’hui, je n’ai pas grand chose d’autre à signaler qu’une conversation avec Cheida, une élève de ma classe arrivée d’Iran qui m’intéresse beaucoup. Demain, je lui prêterai Persépolis de Marjane Satrapi.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no7 (intitulé Vincent, Alexandre, Édouard et les autres, 29 novembre 2005 – 18 mars 2006), j’ai dix-sept et dix-huit ans.

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1 commentaire

  1. Nos rêves sont nécessaires à notre survie le rêve son rôle il repart
    Il est nécessaire de rêver—

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