Mercredi 17 mai 2006

Le « grand jour », en quelque sorte. Je suis convoqué à 14 heures, mais j’ai envie de me lever tôt et d’arriver tôt. Je passe deux plombes dans la salle de bain ; je repasse ma chemise nickel…

J’arrive à l’école pour manger à la cantine, puis je vais me promener : je fais le grand tour. Je passe devant les Mots à la bouche et, comme c’est la journée mondiale contre l’homophobie, ils ont organisé leur vitrine en conséquence, notamment en exposant les affreuses lettres adressées à Mamère après qu’il a marié deux hommes.

À l’école, je vois *** (de la classe de mànaa B) embrasser un type d’Estienne, ce qui confirme : 1. que c’est bien son mec ; 2. que *** est bien gay. Je peux donc affirmer ceci : sur la promotion « mise à niveau Duperré 2006 », 40 % des garçons étaient homosexuels. On explose la moyenne nationale !

Bien sûr, il y a beaucoup de retard pour les entretiens. J’attends donc, notamment avec Étienne et Flore pour la com’, et puis Morgane et Coline.

Il y a ce garçon du lycée Renoir convoqué en même temps que nous, qui s’appelle « *** Jules » (sic) et qui est plutôt mignon, du genre timide (seul perdu parmi les Duperriens). Je lui offre un Bazart pour le faire patienter. J’en distribue à ceux qui veulent, et je ne suis pas très regardant sur le paiement (après tout, je m’en fous, ce journal est fait pour être lu, pas pour être vendu).

Je passe devant un jury de six profs, dont M. Thibault et Judicaël — qui me fait de grands sourires. Je reste à peine dix minutes, pendant lesquelles j’ai monologué sans être interrompu. Je ressors plutôt satisfait.

Théoriquement, je passe les entretiens à Estienne vendredi et à Renoir samedi, et j’aurai les résultats de Duperré lundi… Mais, en rentrant chez moi, j’ai cette bonne surprise : je reçois une lettre d’Olivier-de-Serres qui m’annonce que je suis admis d’office, sans entretien ! Du coup, inutile de me présenter à Renoir, qui n’arrivait qu’en quatrième position sur ma liste de préférences…

Dans le RER, je ramasse une feuille d’un journal en chinois. Je suis ravi de ma découverte. Il y a même un article sur Brokeback Mountain en chinois.

Ce soir, sur Arte, il y a le film Paragraph 175. J’aurais envie de le voir, mais je n’en ai pas le courage, ça va me foutre le moral en l’air. Je préfère rester ignorant et préserver mon moral. Et puis, tout de même, je finis par en regarder le dernier quart d’heure.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no8 (intitulé Croissance exponentielle, 19 mars – 23 juin 2006), j’ai dix-huit ans.

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