Mardi 3 janvier 2006

Je ne suis pas entré dans le wagon par la même porte que lui. Quand il s’est assis, je me suis installé en face de lui, en diagonale, en demandant : « Je peux ? »

Puis, il s’est plongé dans ses maths et moi, un peu timide, je n’ai pas osé lui parler. Quand Julien est arrivé, nous avons parlé un peu — à trois. Puis, ils ont travaillé et j’ai bouquiné. Mais ils étaient face à moi, et ils ne m’ignoraient pas. Ils n’étaient pas deux et je n’étais pas seul : nous étions trois. J’aime bien sa voix, aussi : il a l’air sympathique, on dirait qu’il aime bien se marrer. En l’observant de loin, avant, il me faisait plutôt l’effet d’un garçon renfermé.

Alors, je suis assez satisfait de moi : j’ai fait à peu près ce que je voulais faire. Mardi prochain, m’assoirai-je à nouveau près de lui ?

L’ennui, c’est que je ne saurai pas s’il souhaite ma présence : il ne peut pas changer de wagon pour m’éviter, puisqu’il est censé retrouver Julien à la station suivante.

En EP avec Mme Bonhivers on a vu Le cirque de Calder. Et on n’a pas beaucoup bossé : c’étaient les retrouvailles après les vacances, hein !

Après le cours d’histoire de l’art, Judicaël nous a invités chez Guillaume, un café un peu chic, pour boire un chocolat (et manger les loukoums apportés par Lydia). Nous avons papoté une bonne heure là-bas. Puis, avec Célie, j’ai été aux Enfants d’Icare. Elle a acheté La nef des fous.

Ce soir, je revois Les tontons fligueurs. Je commence à lire L’oiseau d’Amérique de Walter Tevis.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no7 (intitulé Vincent, Alexandre, Édouard et les autres, 29 novembre 2005 – 18 mars 2006), j’ai dix-sept et dix-huit ans.

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