Je ne suis pas entré dans le wagon par la même porte que lui. Quand il s’est assis, je me suis installé en face de lui, en diagonale, en demandant : « Je peux ? »
Puis, il s’est plongé dans ses maths et moi, un peu timide, je n’ai pas osé lui parler. Quand Julien est arrivé, nous avons parlé un peu — à trois. Puis, ils ont travaillé et j’ai bouquiné. Mais ils étaient face à moi, et ils ne m’ignoraient pas. Ils n’étaient pas deux et je n’étais pas seul : nous étions trois. J’aime bien sa voix, aussi : il a l’air sympathique, on dirait qu’il aime bien se marrer. En l’observant de loin, avant, il me faisait plutôt l’effet d’un garçon renfermé.
Alors, je suis assez satisfait de moi : j’ai fait à peu près ce que je voulais faire. Mardi prochain, m’assoirai-je à nouveau près de lui ?
L’ennui, c’est que je ne saurai pas s’il souhaite ma présence : il ne peut pas changer de wagon pour m’éviter, puisqu’il est censé retrouver Julien à la station suivante.
En EP avec Mme Bonhivers on a vu Le cirque de Calder. Et on n’a pas beaucoup bossé : c’étaient les retrouvailles après les vacances, hein !
Après le cours d’histoire de l’art, Judicaël nous a invités chez Guillaume, un café un peu chic, pour boire un chocolat (et manger les loukoums apportés par Lydia). Nous avons papoté une bonne heure là-bas. Puis, avec Célie, j’ai été aux Enfants d’Icare. Elle a acheté La nef des fous.
Ce soir, je revois Les tontons fligueurs. Je commence à lire L’oiseau d’Amérique de Walter Tevis.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no7 (intitulé Vincent, Alexandre, Édouard et les autres, 29 novembre 2005 – 18 mars 2006), j’ai dix-sept et dix-huit ans.