Mon rêve. Au lycée, dans la cour. Je vois Florian. Il va voir tout le monde, mais il m’ignore. Je suis un peu vexé. J’ai envie d’avoir une relation plus intime avec lui ; j’ai même l’impression qu’il me plaît. Enfin, il me voit, il vient vers moi, il me fait la bise (sur la joue, mais très près de la bouche, c’en est troublant). Nous sommes comme deux grands potes qui se disent tout. Enthousiaste, je lui raconte : « Ça y est, c’est fini mon histoire avec lui (tu vois de qui je veux parler bien sûr), j’ai tourné la page. Je lui ai tout dit. Mais j’avoue qu’il occupe encore mes pensées… Voilà quand même une bonne chose de faite. » Avec nous, il y a deux autres copains, dont Alexandre (un copain du collège que je ne revois plus). Alexandre me dit, sur le ton de la surprise : « Tu savais que j’étais pédé ? » Je comprends de travers, pensant qu’il me demande : « Tu savais qu’il était pédé ? » (en parlant de Florian) et je réponds donc : « Bien sûr ! » Alexandre est encore plus surpris. Il répète sa question. Cette fois, je comprends : « Il savait que tu étais pédé ? » et je réponds : « Oui oui ! » Il n’en revient pas. Enfin, je comprends ce qu’il me disait : qu’il l’est lui aussi. Ah ! Bon ! Alexandre est pédé ! Eh bien non, je ne le savais pas. Le quatrième type (que je n’identifie pas) l’est également. C’est un copain depuis longtemps, alors je suis étonné de l’apprendre… et surtout content. Moi qui me désespérais d’être le seul. À la fin, nous sommes quatre copains pédés, on rigole bien, tout est bien (happy end).
plus tard
12h56, SMS de Benoît : « Salut, je viens de voir les résultats mais désolé, tu fais pas partie des lauréats. Continue de passer de bonnes vacances. »
plus tard
Cet après-midi, on était tous les trois au bord d’un lac. Il y avait des canards, dont certains avaient la tête noire. Pour rigoler, Juline a dit qu’ils étaient masqués : c’étaient des canards espions. Dans ma tête, j’ai déliré un peu, j’ai inventé une histoire de Supercanard masqué qui mène une enquête. Je me suis dit que ça ferait un bon scénario. Je l’ai étoffé, j’ai rajouté des personnages, des histoires parallèles, etc. J’ai écrit tout ça en rentrant. Titre provisoire : Régis et Lucien contre le boulanger fou. Ah non, mauvais titre. Je ne dois pas révéler tout de suite qu’il s’ait d’un boulanger. Mieux : Régis et Lucien et le mystère des viennoiseries. Régis et Lucien sont deux canards qui bossent à la mairie de Canardville. Ils se vêtent en justiciers pour mener une enquête. Régis est en crise avec Martine (ça finit bien). Lucien est pédé et secrètement amoureux de Régis (ça s’arrange à la fin). Un méchant boulanger rend les canards accro aux viennoiseries pour mieux les capturer. Il les chope pour les cuisiner, parce qu’il veut diversifier son activité en volailler-traiteur. Voilà le synopsis. J’ai écrit le plan, je l’ai découpé en scènes. Ça se passe sur cinq jours. Dans mon carnet, le scénario de chaque journée occupe une page environ.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no6 (intitulé Mieux dans mes baskets, mieux dans ma vie, 3 août – 25 novembre 2005), j’ai dix-sept ans.