Ce matin, pour la première fois, j’ai laissé un message sur ce forum homo que je visite quelquefois. Mais c’est inutile, car je sais que mon problème est insoluble : je me désespère de ne pas rencontrer d’autres homos, et je refuse d’aller là où il y en a.
Un gentil forumeur a pris la peine de me répondre et de me souhaiter la bienvenue. Mais, avant lui, j’ai eu un autre message complètement con. C’est à désespérer. En fait, ces gens sont comme tous les autres : des cons.
J’avais espéré (et j’y croyais autrefois) que les homos, étant moins nombreux, prendraient la peine d’être moins cons. Je me suis trompé.
J’erre, je m’ennuie, je suis triste. Ce matin, je me suis replongé dans Neaud. J’ai erré sur Internet. Je suis seul à la maison. Je mange. C’est pathétique. J’ai tenté de bosser, mais ça m’emmerde. Il faut que je voie du monde.
le soir
Je me suis aperçu que je n’avais pas mis le nez dehors depuis… pfui ! (Oui, tant que ça.) Alors je suis sorti faire un tour, pour me changer les idées. Me changer les idées ? Tu parles ! Je n’ai pas arrêté de ruminer.
La semaine dernière, je n’avais jamais été aussi bien de ma vie. Alors pourquoi ça, maintenant ? Que me vaut ce coup de déprime inattendu ?
En rentrant, j’ai réussi à travailler un peu (sur la cabane).
Sur le forum, j’ai eu d’autres messages gentils, pour me faire oublier l’autre connard. J’ai répondu. À quoi cela me mènera-t-il ?
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no7 (intitulé Vincent, Alexandre, Édouard et les autres, 29 novembre 2005 – 18 mars 2006), j’ai dix-sept et dix-huit ans.