C’est une bulle, un refuge. Littéralement : une maison. Elle est au fin fond de Montauban (c’est déjà la campagne), il faut s’y faire conduire en voiture. On voit d’abord le jardin (un hamac tendu entre deux arbres), puis le nom inscrit à droite de la porte, à la façon des « Mon repos » ou « Ça me suffit » des pavillons du quartier : « Radio Asso », en lettres émaillées.
Serge Cariven m’a fait parler pendant une heure. C’est précieux, une heure de liberté, pendant laquelle on peut être totalement soi-même. Je crois que j’ai dit ça plusieurs fois : « être soi-même ». On peut réécouter l’entretien sur le site de Radio Asso et ci-dessous :
J’ai dit aussi : « Il ne faut rien jeter, rien détruire ». Et puis : « Je ne sais pas comment s’appelle ce que j’écris, des romans ou d’autres choses, ce que je sais c’est que j’écris tout le temps, peu importe le nom que ça porte » (en substance).
Je repense à cette conversation ce matin en lisant les textes des mômes de l’école Jules-Guesde. J’ai mis bout à bout les épisodes du récit : chacun a écrit le sien et, une fois le puzzle recomposé, l’histoire tient la route. Ça marche. Le plaisir de cette lecture, c’est celui d’être guidé par les auteurs à travers des aventures rocambolesques. Mais je ne suis pas ému par ce feuilleton comme je l’ai été par les textes écrits à la première séance, qui étaient si spontanés, plus personnels. Moins construits. Bancals. Qui n’allaient nulle part. Je ne sais pas lesquels je préfère. J’aime partager des émotions brutes ; j’aime aussi qu’on me prenne par la main pour m’embarquer dans un imaginaire.
Mes livres sont mieux écrits que les billets que je jette sur ce blog. Ils sont construits, pensés, ciselés. Ils sont meilleurs. Mais je ne veux pas renoncer pour autant à la maladresse de cette expression quasi-quotidienne. Mes livres, c’est moi. Le blog aussi.
Note pour moi-même : vendredi matin, ne pas oublier de dire au enfants de ne rien jeter. Leurs premiers textes étaient bons, et le récit construit aussi. Il faut garder toutes les petites briques qui composent la maison, même les fragiles, les bancales, les mal foutues. Choisir parfois, mais pas renoncer.
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