Je suis seul à la maison et ne sors pas. J’écris. Un nouveau scénario ! Ça y est, j’ai trouvé comment exhumer mon projet inachevé de l’année dernière. Souvenez-vous : ma liste de vingt-six mots, une par lettre de l’alphabet, qui devait donner naissance à vingt-six planches indépendantes qui formeraient un recueil. J’ai trouvé mieux : cette liste sera plutôt le fil conducteur d’une histoire unique de vingt-six planches ! Chaque planche aura un rapport avec le mot, mais ne sera pas indépendante.
J’avais envie d’une intrigue policière loufoque, de personnages animaliers, et de ce titre : « Il n’y a pas d’heure pour les peignes » (une réplique d’Isabelle Huppert dans Huit femmes). Voilà, j’ai tous les ingrédients.
Avec un support aussi cadré, c’est fou comme les idées viennent vite. Je me dis que je serais capable de raconter une histoire avec n’importe quelle liste de mots, et que les possibilités sont donc infinies. C’est fascinant.
C’est un peu comme l’exercice de la nouvelle dans le cours de Mme Smadja. Sauf que là, tous les mots doivent être utilisés. Et leur ordre conservé. Et ces mots imposent le rythme, puisque c’est « un mot par page, une page par mot ». C’est donc encore plus facile. En fait, c’est comme si l’histoire était déjà écrite, je n’ai presque plus rien à faire.
J’ai écrit le synopsis et le scénario jusqu’à J.
Cinéma encore : Trop belle pour toi de Bertrand Blier. Au début, je suis scotché par sa manière symbolique et pas du tout chronologique de présenter les choses, et par les plans savants (le reflet de Balasko dans la vitre, qui la fait apparaître dans le dos de Depardieu qui parle à Carole Bouquet).
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no8 (intitulé Croissance exponentielle, 19 mars – 23 juin 2006), j’ai dix-huit ans.