Aujourd’hui, essentiellement, j’ai dessiné. J’ai fait deux planches d’Ours du soir, espoir et j’ai fini, à l’instant, la carte d’anniversaire pour I*, qui a huit ans. J’aime bien faire les cartes d’anniversaire.
Demain, c’est ma Journée d’Appel de préparation à la Défense. Vous savez, cette journée où on est convoqué à des tests, des réunions, des séances de propagande, etc., dans une base militaire. Je me connais : je suis buté, tellement bourré de préjugés antimilitaristes que je sais déjà, à l’avance, que ça va me faire chier. Tout ce qu’ils diront sera interprété contre eux, et ne servira qu’à me faire trouver les militaires encore plus antipathiques.
Heureusement que le service militaire n’existe plus. Je ne sais pas ce que j’aurais fait. Est-ce que c’était sévèrement puni, d’être objecteur de conscience ? S’il fallait choisir entre un an d’armée ou un an de taule, j’aurais hésité. J’aurais plutôt essayé de me faire réformer. Oui, mais comment ? J’ai lu quelque part que James Dean avait évité la guerre de Corée en se faisant réformer du service militaire pour homosexualité. Les pédés américains n’allaient donc pas à la guerre ? Et pour les Français, c’était comment ?
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no4 (À la découverte de la vie normale, 13 avril – 6 juin 2005), j’ai dix-sept ans.