Je remonte Le dernier chocolat de la boîte de sorte qu’il soit calibré idéalement pour la collection « Patte de mouche » de L’Association. De douze pages A5, j’en fais vingt-quatre pages A6. Je supprime quelques cases par-ci par-là pour obtenir vingt-deux planches de BD — deux pages libres pour les titres.
Je rêve. C’est comme d’habitude : « Je m’voyais déjà » et tout. J’aimerais envoyer Le dernier chocolat à L’Association parce que je le verrais tellement bien, en Patte de mouche… Et surtout, j’aimerais un avis professionnel sur mon travail, parce que je n’en ai jamais eu. J’aimerais montrer ce que je fais à des éditeurs, et j’aimerais qu’ils me donnent un avis, plutôt que de se contenter de refuser (… ou d’accepter, hein, on peut rêver).
J’aime bien cette histoire de chocolats. Je crois même que c’est ce que je préfère dans mon travail, et ça me coûte beaucoup de le dire, car ces chocolats sont l’histoire la plus vite torchée de ma « carrière »…
Cet après-midi avec maman et Juline, on va à La Défense voir les fameuses vaches, qui étaient un peu partout dans Paris et qui sont rassemblées maintenant sur l’esplanade. C’est rigolo. Mais il fait sacrément chaud.
J’aime bien le bouquin de J*-E*. J’ai lu seulement deux-trois contes. Ils sont très courts. Il y a quelque chose d’un peu désuet dans cette philosophie du banal ; un désuet assumé, alors séduisant. Les illustrations sont pareil : des vieux dessins tirés d’illustrés 1900, avec des couleurs en aplat pas très bien imprimées. J’aime beaucoup les dessins. Il est très fort, J*-E*.

Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no8 (intitulé Croissance exponentielle, 19 mars – 23 juin 2006), j’ai dix-huit ans.