Juline va relever le courrier, et revient en me donnant une grosse enveloppe : « C’est de J*-E*. » Elle a lu le nom de l’expéditeur, avec les initiales de son prénom : « JE *** » et elle s’est dit que des gens qui portent ces initiales « JE », il n’en existe pas trente-six mille. Elle me demande : « C’est un livre ? » et je lui réponds : « On dirait » — un irrépressible sourire aux lèvres. Je continue à jouer au cachottier.
Le livre en question, c’est Contes des sages qui s’ignorent, il est très joli. Je suis très content. Et, une fois de plus, flatté. Il y a ce petit mot à l’intérieur : « Un p’tit livre merveilleux à lire sous les étoiles malouines. »
Je dessine deux planches. Je lis au soleil pour essayer de commencer à bronzer. Un peu de L’empire des signes de Barthes et un peu de La mauvaise vie.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no8 (intitulé Croissance exponentielle, 19 mars – 23 juin 2006), j’ai dix-huit ans.