Vendredi 30 juillet 2004

15 h 57. Ça fait un bout de temps que je n’ai pas écrit ici. C’est parce que j’étais très occupé. Et puis, surtout, c’est parce que, si je n’ai pas envie d’écrire, il n’y a pas de raison que j’écrive.

Benoît est revenu de vacances, alors on s’est vus un peu. J’ai été chez lui, il est venu chez moi. Une fois, on a été à Saint-Germain ensemble.

S* aussi est revenue. On s’est vus hier. Là, il faut que je raconte. On s’est fait une super sortie à Paris. On s’est retrouvés à 10 heures pour prendre le RER, direction Montmartre. Je n’y avais jamais été ; elle, un peu. Bien sûr, nous sommes montés au Sacré-Cœur. Il me semblait que cette butte avait la réputation d’être épuisante à monter ? Pourtant, non, il n’y a pas tant de marches que ça. Sur les marches, on s’est fait arrêter par deux Sénégalais qui voulaient nous vendre des bracelets. Comme je suis un peu pigeon, je les ai laissés parler. Finalement, ils ont filé l’un des bracelets à S* (ce que je connais sous le nom de « bracelets brésiliens » en fils de coton tissés), elle était contente, alors je n’ai peut-être pas eu tort… Après, nous sommes allés à l’intérieur du Sacré-Cœur, mais bon, il n’y a pas grand-chose à y voir. Par contre, j’ai trouvé très irrespectueux certains touristes qui gardaient leu chapeau – en plus, il y avait une messe. Moi qui ne suis pas croyant, je respecte quand même.

Ensuite, on a été voir la place du Tertre, mais c’est vrai que c’est envahi de pièges à touristes… Il y a ces dizaines de peintres, portraitistes, caricaturistes… Certains sont bons, d’ailleurs.

On a descendu la rue Lepic (on n’a pas trouvé le café d’Amélie Poulain ! S* est fan…) pour se retrouver au point de départ. Là, on s’est demandé : « On fait quoi, maintenant ? » On a décidé d’aller faire un tour ailleurs. On est descendus dans le 9e, vers l’Opéra. On a pris la rue de la Paix (où je me suis fait plumer tant de fois au Monopoly), puis la place Vendôme. Et la rue de Rivoli, jusqu’aux Champs-Élysées. On est rentrés par le RER de l’Étoile : ça nous a fait faire un sacré tour. J’ai passé une très bonne journée. Mais on a bien fait de partir tôt le matin, parce qu’après il faisait vraiment une chaleur dingue.

Quand je pense qu’on part en vacances demain ! Le weekend le plus encombré sur les routes, avec un soleil de trente degrés… On fera le trajet en deux fois, ce qui veut dire qu’on s’arrêtera demain soir, passer la nuit quelque part. Quant à Juline, elle part ce soir en train avec ses copines. Train-couchettes. Moi, ça ne me plairait pas beaucoup, mais c’est le plus pratique. Ça me rappelle quand on est partis au Grau-d’Agde avec papa, c’était un train-couchettes aussi.

J’ai préparé mes petites affaires. Principalement des bouquins, des feuilles pour écrire et dessiner, et ma trousse. La valise, on la fera ce soir.

J’ai lu Cercle vicieux. C’est terrible ! J’adore. Quand je l’ai fini, je n’en revenais pas, tellement c’est bien foutu. Il y a trente pages de six cases, soit deux fois quinze pages, puisqu’ensuite on reprend les mêmes cases en sens inverse. C’est génial. Là, j’ai commandé Pervenche et Victor, du même Lécroart. Mais ils ne l’ont pas encore reçu : je ne l’aurai pas pour les vacances, tant pis. En ce moment, je me passionne pour l’Oubapo (Ouvroir de bande dessinée potentielle), dont fait partie Lécroart. Il y a aussi Trondheim, que j’adore. Ils font plein de trucs dingues comme ça. C’est l’équivalent BD de l’Oulipo, auquel appartient Perec (que j’adore aussi : on le saura) ou Queneau (dont j’ai lu les Exercices de style).

En vacances, j’emporte La vie mode d’emploi, Les fourmis et Monsieur Malaussène. J’aime bien les Malaussène de Pennac, ça se lit bien, c’est facile. J’en ai déjà lu trois.

Mme J* a répondu au mail que je lui ai envoyé. Je suis content, parce que vraiment je l’aime bien. Elle m’a dit de féliciter Juline pour son bac. Elle me demande ce que je pense de Farenheit 9/11. Ça tombe bien, j’ai plein de choses à en dire.

Je ne crois pas l’avoir déjà dit ici : j’ai envoyé deux longs mails à B*. Je sais bien qu’il est en vacances, mais justement. Comme ça, je peux lui raconter ce que je veux, je ne serai pas là quand il le lira. Enfin, bon, je dis ça, mais il n’y a rien d’intime dans ces mails. Je lui ai écrit que je « racontais ma vie », mais bon… ! En fait, je lui raconte mes journées, en gros. J’aime vraiment bien ce type. Pourtant, c’est vrai, et je l’ai déjà dit ici, que je ne le connais pas bien, vu qu’il n’est pas du genre causant. Mais voilà.

Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no2 (Angoisse du doute, malaise de la certitude, 15 juillet 2004 – 17 janvier 2005), j’ai seize ans.

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