Ce matin : style. A priori, mon travail n’est pas mauvais, mais j’ai du boulot en perspective.
Ce midi, j’ai eu l’occasion de croiser Efflam (alias : le blond, alias : M. le Président, alias : le mec du BDE) et on a causé du journal pendant trente secondes. Je ne sais pas si j’ai été à la hauteur de sa poignée de main énergique.
Ce journal : normalement, le numéro 1 a été envoyé à l’imprimeur… et ne devrait plus tarder à sortir.
À table, nous étions toute une bande, puis ceux du groupe 2 sont partis et nous nous sommes retrouvés à trois : Morgane, Coline et moi. J’ai réussi à dire à Morgane ce que je devais lui dire. Visiblement, elle ne se rendait pas compte des signaux étranges qu’elle m’envoyait, et ne réalisait pas que c’était perturbant pour moi. Elle dit qu’elle avait bien compris mon coming out, sans problème. Mais alors… Pourquoi ? Eh bien, elle dit qu’elle ne sait pas. Qu’elle parle sans réfléchir, comme les choses lui viennent à l’idée, et qu’elle ne fait pas attention. Ses explications ne sont qu’à moitié convaincantes, mais je suis satisfait. Coline m’a dit : « C’est bien que tu nous en parles, quand quelque chose ne va pas. »
Il y avait une grande brocante dans le quartier de l’école. Nous en avons parcouru la moitié tous les trois, puis elles sont parties et j’ai terminé seul. Je me suis acheté une bobine de fil de fer et Les amours écologiques du bolot occidental de Bretécher.
En rentrant à la maison, j’étais seul. J’ai regardé le Court circuit passé la nuit précédente sur Arte, que j’avais demandé à maman d’enregistrer. Deux choses m’intéressaient dans cette émission. D’une part, un documentaire sur Un chien andalou (la seule chose que j’ai mentionnée à maman et qui m’a servi d’alibi) ; d’autre part, Un chant d’amour de Jean Genet.
Effectivement, Un chant d’amour est un film qui se regarde seul… Certains passages sont, heu, troublants. Il va assez loin. Les vingt-cinq minutes sont entièrement muettes, sans musique. C’est assez déroutant la première minute, puis très plaisant ensuite. Cela crée une ambiance très intime. Paradoxalement, j’oserais presque dire : plus réaliste ? Bon, outre les scènes de sexe qui m’ont bien plu, je dirais que j’ai aimé tout le film. Un plan d’une minute sur un visage, en muet, c’est difficile ! Ici c’est très beau.
Ce carnet est terminé. Il m’aura duré presque quatre mois. Saurais-je en faire le bilan et lui trouver un titre ? Hum… On pourrait dire que cette période est une sorte de nouvelle vie ? Non, je n’aime pas cette expression. Ce n’est pas une nouvelle vie, c’est la même qui continue autrement. Nouvelle école, nouveaux amis. Débarrassé de mes obsessions (dont l’une commence par un « B »…). Plus sociable, plus épanoui, mieux dans mes baskets et mieux dans ma vie. Ah ! Voilà un titre.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no6 (intitulé Mieux dans mes baskets, mieux dans ma vie, 3 août – 25 novembre 2005), j’ai dix-sept ans.
Déjà hâte de découvrir le carnet n°7…