Nous partons demain à Saint-Malo pour une semaine. Dès mon retour, je travaillerai chez Axa pour un mois. Puis, nous improviserons le mois d’août. On a eu du mal à prévoir des vacances, cette année. On n’a pas pris la peine d’y réfléchir, mais ça ne me gêne pas si je dois rester à la maison. J’ai tant de choses à faire. À dessiner. Je commence aujourd’hui le dessin d’Il n’y a pas d’heure.
Ce carnet est presque terminé et j’aimerais qu’il le soit totalement avant de partir en vacances. Pour le laisser à la maison. Je m’aperçois que le rythme est assez régulier : ce carnet m’a duré trois mois, comme les précédents. Ce qui fait 90 jours sur 180 pages, soit deux pages par jour en moyenne. J’arrondis, hein.
Il faut que je trouve un titre. C’est difficile. Je veux exprimer cette sensation que, pendant ces trois mois (et particulièrement le troisième), ma vie s’est drôlement accélérée. Bon, d’un point de vue purement scolaire, déjà : je réussis mon année et je change d’école. Mais surtout d’un point de vue, heu, je ne sais pas comment le qualifier, mais concernant É*, et J*-E*, et toutes ces choses-là.
En fait, j’ai l’impression, pour prendre une métaphore mathématique, que ma vie suit une courbe exponentielle. Pendant les premières années (les quinze premières), tout va doucement. Puis ça s’emballe et, dernièrement, ça va vraiment très vite. Cette année, j’ai vécu cent fois plus de choses que la précédente, alors que je la considérais déjà, pourtant, comme la plus riche de ma vie.
Bon, allez, au risque de choisir un titre un peu abscons (que j’aime ce mot : abscons !), je garde cette comparaison pour intituler ce huitième volume de mon journal : Croissance exponentielle.
Tiens ! Coup de fil de J*-E*. Il me souhaite de bonnes vacances. Et il me dit qu’il a eu une journée épouvantable à son boulot mais que, grâce à moi, il a quand même rigolé cinq minutes — grâce à moi, à M. Lapin et à M. Gris : il a été voir sur Internet mes deux films d’animation et ça lui a drôlement plu.
Fin du présent volume.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no8 (intitulé Croissance exponentielle, 19 mars – 23 juin 2006), j’ai dix-huit ans.