Je commence ostensiblement la lecture d’Un jeune Américain. Les dix premières pages me plaisent, j’espère que je ne serai pas déçu.
La prof de physique est malade : on va au café.
En français, discussion sur la forme à donner à notre recueil de nouvelles.
Je cherche partout Mme Mathieu. On me dit qu’elle est dans la salle 307. Mais… la salle 307 est la salle maudite ! La salle qui n’existe pas ! Fuyez, étranger ! Ne vous y aventurez pas ! Au troisième étage, d’un côté de l’escalier, il y a les salles 301 à 306 ; et de l’autre, les salles 308 et 309… Cela m’intrigue beaucoup. Il faut que je fasse un truc à partir de ça.
Delphine et moi causons du Bazart no2 avec une des responsables du BDE. On le sortira pour les Portes ouvertes.
Sur les cent exemplaires du no1, on en a vendus quatre-vingt-dix, à cinquante centimes chaque, soit quarante-cinq euros. Or, l’impression a coûté vingt-cinq euros. Nous sommes donc bénéficiaires. Ce n’était pas prévu ! Ça nous permettra de faire un no2 plus gros et de le vendre au même prix.
Cet après-midi : vidéo. On retourne dans la rue, avec Camille, Célie et Jie, pour filmer des bouches. On tombe sur : un Américain qui nous chante spontanément son hymne national ; un Arabe qui nous parle en suédois ; le maire du 3ᵉ arrondissement et ses adjointes qui nous font leur pub ; un Corse qui nous dit bonjour dans toutes les langues qu’il connaît, et son copain qui nous complimente en hébreu sur les beaux yeux de Célie et les belles lunettes de Camille et moi ; un Anglais à pipe ; un ancien de Duperré qui s’est fait virer il y a vingt ans, mais qui a « réussi sa vie quand même » ; un gros con qui nous dit d’emblée qu’il est pour le FN ; une mamie qui tient à dire que « la tolérance, ce serait déjà pas mal. » On s’amuse beaucoup.
En sortant du RER, je croise Benoît qui va au Louvre avec un copain. Un peu plus tard, il m’appelle sur mon portable pour me demander où sont les Raphaël.
J’arrive enfin à installer la webcam (avant, ça merdait). En fait, je crois que je vais bien m’amuser aussi avec le micro.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no7 (intitulé Vincent, Alexandre, Édouard et les autres, 29 novembre 2005 – 18 mars 2006), j’ai dix-sept et dix-huit ans.