Ces deux-là, ils trompent leur monde. Ils n’existent pas : ils sont peints sur le mur. Un trompe-l’œil, quoi — j’ai appris ce mot dans les années quatre-vingt-dix. J’étais petit et, eux, ils étaient déjà là, sur le pignon de la rue de Reuilly. Ils n’ont pas vieilli — moi, si — ils trompent le temps qui passe. Dans la rue de Reuilly, on a vécu, on meurt, on revient. Eux, ils trompent la mort. Ils habitent dans une vaste serre, dans le genre tropical ; l’un des deux est en short, et les deux sont en manches courtes : ils trompent même le froid de novembre qui vient de nous tomber dessus. Ils trompent quoi, à la fin ?