Mercredi 29 mars 2006

En design d’espace, je stagne. Je doute. En français, je me suis fait qualifier de « génial » par Mme Smadja parce que j’ai compris un texte de Finkielkraut qu’elle annonçait comme « très difficile ».

À table, une discussion avec Étienne, Morgane et Coline qui me mine. Pour eux, le CPE est « peut-être le seul moyen pour la France de rester compétitive » et « peut-être une solution au chômage ». Nous débattons, mais c’est malheureusement inutile.

Ce que je ressens, c’est de la peur. Pour moi, mon opinion me paraît tellement évidente, la seule possible ! Ces trois-là sont comme moi : ils sont jeunes, et dans deux ou trois ans ils seront confrontés à ces problèmes ; pour moi, il était donc évident que le CPE paraissait aussi scandaleux à leurs yeux qu’aux miens… Et en fait, non. J’ai peur quand je m’aperçois que des jeunes peuvent avoir un discours aussi fataliste face aux progrès du libéralisme sauvage. Je suis déçu, aussi, il faut bien le dire.


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no8 (intitulé Croissance exponentielle, 19 mars – 23 juin 2006), j’ai dix-huit ans.

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