Je n’aime pas la manière dont je suis habillé. Certes, c’est plutôt cool, mais très classique et affreusement dénué de personnalité. J’aimerais savoir oser d’autres choses. Il me faut plus de couleurs, de vraies couleurs (je pense à É* et compagnie). Un peu de fantaisie (je pense aux Duperriens en général). Une personnalité (je pense à Léo qui est resté bloqué dans les années 60). Ce matin, je vais faire du shopping, allez zou. Aux Halles.
Un t-shirt — le même que celui que j’ai déjà, mais en orange. Une chemise blanche en lin, sans col (ça s’appelle « col Mao »), vous voyez le genre ? La même que le personnage de Zac à la fin de C.R.A.Z.Y. hier. Un pantalon clair léger, parce qu’il faut être courageux pour porter un jean quand il fait chaud — et les shorts, vous le savez, très peu pour moi. Et une ceinture blanche, du type « que portent les jeunes » : ce sera pour les fois où je porterai ce nouveau pantalon, qu’il serait une hérésie de porter avec ma ceinture cuir noire. N’est-ce pas.
Enfin je range ce fabuleux foutoir que constitue l’ensemble de mon travail de cette année.
J’ai acheté le dernier Larcenet (dessiné par Daniel Casanave) : Une aventure rocambolesque d’Attila le Hun : le fléau de dieu. Parce que Larcenet me fait rire.
Je tiens à noter ici cette phrase extraite de La symphonie des adieux : « Mon vieil amant Lou m’avait dit un jour : “Tu montres ton meilleur côté à tes amis et ton pire à tes amants. Tu es drôle, vivant, chamailleur, charmant et facile à vivre avec tes amis tandis que tes pauvres amants n’ont droit qu’à ton abominable air rêveur et languissant.”»
Si l’on remplace « tes amis » par « les filles » et « tes amants » par « les garçons », on obtient malheureusement (et très exactement) une définition de mon propre comportement social. Avec É*, je faisais attention à tout ce que je disais, je choisissais les sujets et les mots, je voulais me montrer au mieux. Résultat : j’ai été ennuyeux. Avec les filles, par exemple avec Morgane, je n’appréhende nullement le tête-à-tête, je suis spontané, je dis ce qui me passe par la tête, je plaisante, j’ose la taquiner. Résultat : je suis drôle, intéressant, d’agréable compagnie.
Conclusion : j’ai tout faux.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no8 (intitulé Croissance exponentielle, 19 mars – 23 juin 2006), j’ai dix-huit ans.