Connaissez-vous Luçon ? Moi, non.
Je ne parle pas de Luchon (dans les Pyrénées) — on aurait pu le croire —, ni de Montluçon (dans l’Allier), ni même de suçon (dans le cou) — on aurait pu le croire. Non, c’est de Luçon que je parle et c’est en Vendée.
Je ne connais pas Luçon et je vais passer trois mois dans cette ville. C’est une résidence d’écriture et c’est la communauté de communes Sud Vendée Littoral qui m’accueille. Je suis très fier d’avoir été choisi et très excité à l’idée de partir là-bas. Et un peu impressionné, aussi, je dois bien le dire, car je serai alors l’écrivain : celui dont la présence dans cette ville est justifiée par ses seules activités littéraires. Ce n’est pas rien. Et intimidé, aussi : parce que la plus grande partie de mes interventions auprès du public auront lieu dans des écoles et des collèges : je vais rencontrer les élèves et les faire écrire. Les accompagner dans l’acte d’écriture. Carrément. Autant dire que je suis investi d’une drôle de mission. J’ai très envie d’y être.
Mon projet ressemble à ceci : puisque j’aime écrire sur les lieux — à partir des lieux —, j’aimerais voir dans quelle mesure on peut creuser ce même sillon avec les enfants et les adultes que je vais rencontrer. Ils connaissent leur lieu, eux, puisqu’ils y habitent. J’ai envie qu’ils m’en parlent, qu’ils le décrivent, que nous racontions des histoires ensemble à partir de ces lieux : un portrait du territoire, une exploration sensible, une cartographie par l’écriture — enfin, vous avez saisi l’idée.
Pour l’instant, je me promène sur les cartes de la région. Autour de Luçon, il y a des marais, des canaux. Des grands espaces et des petits villages. La mer. Je verrai tout cela en vrai, bientôt : à partir du mois de mars et au fil des douze semaines que je passerai à Luçon et dans les autres communes du coin.
Alors, à la fin, je connaîtrai Luçon.