Hier soir, j’ai été au feu d’artifice avec maman (Juline y était avec son Seb et aussi C*). Il était beau. J’ai entendu : « Au Pecq, ils font de bons feux d’artifice, c’est pas des pédés ! »
J’ai terminé Le portrait de Dorian Gray. C’est vraiment bien.
Planches 24, 25, 26. La moitié du récit ! N’ai pas fait grand chose d’autre : ça prend du temps, de dessiner.
Chaque jour, je sors quand même un peu. J’ai été à la presse pour acheter Le Monde comme tous les vendredis, pour le livre d’art (cette semaine : Miró). Dans Le Monde 2, un article sur l’asexualité. Intéressant, mais intrigant. J’ai du mal à cerner ce que c’est vraiment : les asexuels de l’article racontent eux-mêmes des choses très différentes, c’est flou. Remarquez, il y a plein de façons d’être homo aussi, comme d’être hétéro ou bi.
S* a reçu ma lettre, elle m’a envoyé en SMS.
Ce matin, je me suis mis dans un drôle d’état. J’ai laissé mon imagination fantasmer sur B*, alors que je l’en empêche le plus souvent (je préfère fantasmer sur des inconnus ou des presqu’inconnus, par exemple le beau blond dont je ne connais pas le nom, ou parfois Étienne, ça m’amuse encore). C’est rare que j’aie des envies sexuelles envers lui ; en général, quand je pense à lui, c’est un bonheur sentimental. Là, je me suis mis des idées en tête. J’ai presque envie de lui faire des propositions. Il ne pourrait pas dire non. Après tout, que lui importe que ce soit un mec ou une fille qui lui fasse ce que je ferai ? Si une fille était folle de moi et me faisait des propositions indécentes, refuserais-je ? Pas sûr… Il n’aurait qu’à fermer les yeux, il ne sentirait pas la différence. Si, il sentirait la différence : avec moi, ce serait mieux. J’ai beau être inexpérimenté, j’ai un avantage que les filles n’auront jamais : j’ai le même corps que lui. Je sais ce qu’il faudrait faire pour lui plaire : exactement ce que j’aimerais qu’on me fasse. Ouais… Non. Ce ne serait pas bon du tout, pour moi ! Ce genre de plan, ça pourrait aller avec n’importe qui, mais pas avec le garçon dont je suis amoureux ! De toute façon, vous avez bien compris que ce ne sont que des fantasmes, il est hors de question que je lui fasse des propositions, c’est évident. Je me fais plaisir en rêvant.
Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no5 (intitulé B*, 8 juin – 1er août 2005), j’ai dix-sept ans.