Un déluge de grêle : ça pour une giboulée, c’est une giboulée. Puis, grand soleil. Je sors, j’achète Ouest France parce que je sais que ma bobine est dedans, dans les pages magazine du dimanche — je l’ai vu sur le web avant de sortir. Jeudi soir, au lancement de ma résidence, la journaliste et moi n’avons échangé que trois minutes : je trouve que ce qu’elle a écrit est drôlement juste, pour si peu de temps passé ensemble (c’est un métier, évidemment). Je suis content. La phrase qu’elle a mise en exergue est chouette : c’est une bonne idée de mettre en avant l’émotion, le sentiment. C’est dans cela que j’ai le plus envie de me reconnaître en ce moment. Je lis le journal à la terrasse du café du Commerce au moment où ça carillonne follement dans le clocher de la cathédrale, en face, sous un soleil éclatant. Et puis revoilà la pluie.
Réfugié à l’intérieur du café, je lis les autres pages : je tourne rapidement celle où l’on me voit, parce que c’est un peu bizarre de se regarder soi-même, devant tout le monde, non ? (il y a pas mal de gens à l’intérieur, tandis que j’étais seul en terrasse). Ma lecture finie, pour me donner une contenance, je sors mon cahier. Histoire d’avoir l’air de faire quelque chose. Ce que je note : des bouts de trucs que j’avais déjà mis de côté il y a quelques semaines et qui, placés dans un nouvel ordre, peuvent devenir le prochain chapitre des Présents. Je croyais être bloqué, je ne le suis plus. Ce prochain chapitre est important, j’allais dire : mais en fait, ils le sont tous.
(Je mets ici l’article en entier.)