Si je préfère le web ou les livres ? C’est comme me demander si je préfère boire ou manger, si je préfère mon père ou ma mère, si je préfère être amoureux ou en bonne santé, si je préfère lire ou écrire, enfin, vous avez compris. Je publie des trucs sur ce blog parce que je veux qu’ils soient publiés en ligne. Ce n’est pas un pis-aller à défaut de papier, une solution de secours, un ersatz de bouquin ou de revue. Le web — inutile de l’expliquer — a des qualités que le papier n’a pas. Une fois, j’ai donné forme livresque à des textes parus ici : Je connaîtrais Luçon. Ç’avait du sens, parce que c’était un segment du blog délimité dans le temps (deux mois de résidence) et dans l’espace (la Vendée) et parce que j’ai voulu faire apparaître des choses qui n’étaient pas visibles sur les billets tels qu’archivés sur le blog : le prolongement qu’ils avaient connus sur les réseaux, les conversations, surtout avec François qui m’a fait le cadeau d’un inédit. Si j’avais imprimé le blog tel quel, ç’aurait été nul : moins bien que le site, moins bien qu’un vrai livre. Et pourtant, souvent, je suis tenté. À cause de mon tropisme d’archiviste. Les textes présents sur ce site ont beau être conservés automatiquement par les robots de la BNF (je les salue au passage), je continue de craindre qu’ils disparaissent : si demain, on ne peut plus accéder au web ? Mon côté « ceinture et bretelles » : et si demain, tout le papier brûlait ? Mon journal privé, une fois par an, je l’imprime : un exemplaire unique, relié, rangé dans un placard, en miroir du fichier stocké dans mon disque dur, et de son doublon envoyé dans un nuage. Mais je digresse, mon introduction est trop longue, il faut en venir au fait, c’est un peu compliqué pour moi quand il s’agit de me vendre (oui, vendre mon journal, c’est me vendre moi, ou presque) : je vais fabriquer une version papier des textes déjà publiés ici, et j’aimerais vous les vendre. Voilà, c’est dit.
