Mercredi 27 juillet 2005

Mon rêve de cette nuit. J’allais à Parly 2, seul, à pied. À un moment, il faut que je prenne un ascenseur. Il est plein à craquer. Parmi tous ces gens, il y a Flore. « Tiens, que fais-tu ici ? », etc. On décide de passer un moment ensemble. On entre dans Parly 2. On arrive dans la clinique. On comprend alors qu’on est dans la mauvaise partie du centre, on décide donc de marcher encore. On atteint les boutiques. Et là, je vois une sorte de présentoir à cartes postales, vous savez, les machins sur pied qui tournent. Et je m’écrie : « Ah, les cons ! Ils n’ont rien compris ! » parce qu’ils ont disposé mes planches de B* sur ce présentoir, séparément, planche par planche. « Ils sont trop cons : ils n’ont pas compris que c’était une histoire complète ? » Flore me dit de me calmer, et de regarder « là-bas ». Là-bas, c’est le coin librairie. Sur la table, il y a des tas d’exemplaires de mon B* (au moins une cinquantaine) reliés. Une grande joie m’envahit. Je m’approche. Les deux types qui tiennent le stand me saluent. Je dis que je suis surpris qu’ils en aient tiré autant d’exemplaires : ils comptent donc vendre tout ça ? Ils me répondent d’un air confiant. Oui, sans problème. Voilà, c’était : « les rêves de gloire d’Antonin Crenn ».

Je n’ai pas trouvé d’autre titre, alors je conserve B*. J’ai fait la page de titre, très sobre : Antonin Crenn ; puis B* ; puis cette image extraite de la planche 5 (la première apparition de B* : une des images que je préfère dans le livre). Rien ne vaut la sobriété. Avec un peu d’élégance. Sobriété et élégance : c’est tout B* !

Quand je lui offrirai son exemplaire, j’écrirai une sorte de « note au lecteur » rien que pour lui, sur la page de garde. Car j’ai peur qu’il se sente mal, qu’il culpabilise, en lisant le livre (qui n’est pas gai). Un petit mot personnel, quoi. Histoire que ce ne soit pas juste une BD comme n’importe laquelle. J’ai trouvé cette phrase : « Un premier amour, fût-il un amour malheureux, reste une expérience heureuse. » Je sais : ça doit être nul et gnangnan… Mais ne me cassez pas tout de suite mon enthousiasme ! Une phrase qui irait dans le sens de « Je ne t’en veux pas, tu n’y es pour rien, je n’y suis pour rien. »

J’aurais aimé participer au concours Arte-Glénat : faire un album de BD, thème libre, se déroulant dans un lieu européen célèbre. Le gagnant est publié par Glénat. Mais il faut être majeur pour participer. J’ai trouvé d’autres concours sur Internet. Le concours « Jeunes talents » du festival d’Angoulême, mais c’est pour plus tard. Et puis le BD-FIL, un nouveau festival à Lausanne : il faut envoyer une planche avant le 5 août. Une seule planche ! C’est terrible, j’ai intérêt à être très bon. Sur un sujet entièrement libre ! Participerai-je ?

J’ai commencé quelque chose de rigolo. J’ai plié et agrafé cinq feuilles A4, pour faire un cahier A5 de vingt pages. Le projet, c’est d’y dessiner vingt histoires de six cases, inspirées de mon quotidien. Je l’ai inauguré hier soir, en retranscrivant un dialogue rigolo que j’ai eu avec maman en faisant la vaisselle. Ce matin, j’ai dessiné une anecdote d’il y a deux semaines, avec Flore, à la bibliothèque. C’est dessiné très sommairement et colorié aux crayons, les scénarios sont au ras-des-pâquerettes. Ce fascicule pourrait s’appeler La vie palpitante d’Antonin Crenn, et vous relèverez alors l’ironie présente dans ce titre, car il n’y se passera que des choses insignifiantes. J’ai déjà dessiné sept pages (en recto-verso en plus : quelle hérésie !)

plus tard

Maman a réduit B* à la photocopieuse. J’ai séparé les pages et fait le montage. À présent, je dois lui confier le tout à nouveau, pour les rephotocopier en livret.

Je crois avoir une idée pour le concours du BD-FIL. Il faut que je me dépêche, ça doit être envoyé lundi prochain, car nous partons en vacances juste après (la date limite c’est le vendredi suivant).


Cette rubrique « Carnets » reprend le journal que j’ai commencé à tenir en 2003. Dans ce carnet no5 (intitulé B*, 8 juin – 1er août 2005), j’ai dix-sept ans.

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